Pour Olivier Terzolo, l’apnée est une passion, une passion née de la mer et de la beauté des fonds marins de la Méditerranée dans laquelle il a commencé à plonger lorsqu’il avait une dizaine d’années. « L’apnée, c’est davantage un état d’esprit, une philosophie de vie, qu’un défi sportif », explique Olivier.
Sans entraînement, Olivier passait 4 à 5 minutes sous l’eau, sans tuba ni bombonne d’oxygène [que l’équipe nomme affectueusement un bloc d’air !] Pas étonnant qu’il puisse effectuer 120 m sous l’eau en piscine et qu’il ait tenté de battre un record de 80 mètres en apnée sous les glaces d’un lac du Grand Nord canadien, par des températures atteignant les -25 C avec le vent ! « Those French people », commentaient les pilotes de l’avion qui emmenait les journalistes sur le site, en s’interrogeant sur la folie de ces rêveurs.
Olivier a d’abord présenté son projet à Eurosport, qui organisait un concours : pour aventuriers seulement ! Cette chaîne de télévision a commandité, en partie, Olivier et son équipe, composée de sa copine, de quatre plongeurs de sécurité, d’un cameraman et d’une camerawoman.
Seul apnéiste du groupe, son défi consistait à plonger sous 1 mètre de glace, sur une longueur de 80 mètres. Un trou était percé à tous les 20 m, pour permettre à chacun des plongeurs de sécurité de s’enfoncer dans les eaux glacées (-1C) afin de surveiller Olivier. Ce dernier a ondulé, au-dessus du fil lui servant de guide sous la glace sur une distance de 60 m. Les conditions atmosphériques, la pression et quelques erreurs dans sa préparation mentale lui ont ravi ses chances de battre le record de 78 m. Pour l’ap-néiste, relever ce défi c’était sa manière de répondre à une faiblesse, à un manque de confiance. « Je souhaitais aller jusqu’à mon record pour surmonter cela [manque de confiance]. La plongée me permet d’être en harmonie avec l’eau, la performance sportive se greffe à cela ». Il n’a pas battu le record, mais qu’importe, d’autres défis l’attendent ! « Je veux fonder une famille, avoir des enfants. C’est bien plus difficile que de plonger 80 m sous la glace. C’est le projet d’une vie ! » Voilà le rêve d’Olivier Terzolo.
Quant au choix de la destination de rêve pour effectuer la plongée, un des plongeurs de sécurité, Igor Krassovsky, l’explique ainsi : « Pourquoi ? Il n’y a qu’à regarder autour et t’as tout compris ! » Bien sûr, il y a d’autres facteurs, comme les longs hivers qui recouvrent les lacs d’un manteau de glace, même en avril. Et tous ne sont pas d’accord avec Igor. « Il y a un meilleur endroit pour plonger : les Maldives. Ils ont moins d’accent là-bas ! », lance Paul Henry, en me faisant un clin d’oeil.