Grave sujet cette semaine. La relativité du temps. Et je parle du temps, la durée, pas le temps qu’il fait dehors. De ce dernier, j’en ai assez parlé. Je ne veux plus m’arrêter là-dessus pour un long bout de temps…jusqu’à l’automne. Pour le moment, on va profiter de la douceur de la saison et des longues journées. Revenons donc à nos moutons et parlons du temps. Ainsi, pour le moment, avec un bel été devant nous, il nous semble que nous avons tellement de choses à faire et de tellement de choses à profiter, que ça semble long. Trois mois devant nous. Mais si les trois mois que nous venons de traverser ont semblé si longs, ceux qui s’en viennent vont passer à une vitesse mirobolante. Demain, nous serons en automne, à nous lamenter que l’été a passé bien vite.
C’est ainsi. quand on est bien, quand on apprécie, quand on est avec notre amoureux ou en bonne compagnie, le temps défile à une vitesse vertigineuse. Par contre, quand il fait mauvais, qu’on est malade ou souffrant, qu’on manque la présence de l’autre pour un certain temps, le temps est long et ne passe pas. Ainsi, ne me dites pas que la demi-heure passée sur la chaise du dentiste vous semble de la même longueur que celle passée à regarder un bon film ou à déguster des sushis avec amis! Ne me dites pas quelque chose du genre, je ne vous croirai pas. Ne me dites pas que la dernière heure au travail se déroule au même rythme qu’une heure passée dans un aéroport à attendre un avion en retard! Ne me dites pas que la dernière journée de vacances s’est déroulée à la même vitesse que celle avant ces foutues vacances. Vous pouvez tenter de me faire croire ça, mais je ne vous croirai pas.
Quand on est jeune, à l’école, on nous enseigne qu’un an compte 365 jours; que ces jours comptent 24 heures; que chaque heure est divisée en 60 minutes, elles-mêmes divisées en 60 secondes. Et je ne m’attarderai pas sur les douze mois d’une année, non plus que sur le nombre de jours en un mois ni sur les années bissextiles et autres machins du même acabit. Nenni! Point n’est là l’objet de mon propos. Donc, forts de cette savante division du temps, nous, pauvres enfants, partons dans la vie avec l’impression combien menteuse que le temps si bien divisé est toujours du pareil au même. Erreur mensongère! En effet, point n’est besoin d’être Einstein pour réaliser que le temps est relatif.
Dans la première tranche de notre vie, bien difficile de réaliser quoi que ce soit face au temps. Le côté abstrait, non tangible du temps est quasi-impossible à saisir pour les enfants. Pour eux, une heure ou une journée, c’est du pareil au même. Il s’agit là de notions tellement abstraites pour eux que ça n’y change rien. je crois que la longueur du temps va avec la longueur du mot, ou quelque chose du genre. Ainsi, année est plus court que semaine, laquelle est plus longue que jour. Mais je crois que là s’arrête la perception du temps. Donc, la notion diffère avec la langue. Year est plus court que …je m’engage sur un terrain glissant, pour ne pas dire périlleux. Je vais donc m’en tenir à dire que pour les enfants, trois dodos, ça ne veut pas dire grand-chose, même si les parents ont l’impression de se faire comprendre. Dodos, passe encore, mais trois, à quoi ça rime dans la tête d’un petit enfant? Ne présumez pas des capacités intellectuelles de vos bambins. Laissez-leur le temps de jouir de cette non connaissance de certains concepts si abstraits qui leur causeront bien assez vite problème plus tard. En effet, ils réaliseront bien assez vite que le temps ne se déroule pas à la même vitesse en congé ou à l’école. Ils réaliseront bien assez vite que le temps est accroché à nous comme un boulet que nous devons traîner toute notre vie. Piètre consolation que de réaliser que tout le monde a le même boulet, mais, à tout le moins, on ne se sent pas différent!
Il existe des périodes dans la vie où le temps semble jouer pour nous, ou toute notion n’existe plus vraiment et où le contrôle semble total. Ainsi, il est difficile, à 20 ans, de réaliser que la vie passe vite, que demain, on aura soixante ans, que le temps qui paraît s’étirer jusqu’à l’infini ou presque demeure le même et qu’il aura une fin pour nous. Je me souviens, quand j’étais jeune avoir entendu ma mère dire : « Plus on vieillit, plus le temps passe vite! » Tu espérerais le contraire. Tu voudrais le retenir encore quelque temps, ce temps. Mais il continue d’avancer, imperturbable. Pourtant, les années ont toujours 365 jours, les jours, 24 heures, les heures, 60 minutes! Mais la vitesse semble s’être emballée pour vous, mais pas pour d’autres. On a tous notre heure de gloire, avec le temps. Si on réfléchissait à tout ça? Pour ma part, je vais tenter de bien profiter de chaque minute que m’offre cette magnifique journée. Je vais contempler le temps qui passe, en me disant que la vie est belle et que chaque minute est appréciable…même sur la chaise du dentiste. Là-dessus, je vous fais la bise et de vais profiter de la brise. Ciao!