le Dimanche 20 avril 2025
le Vendredi 17 août 2001 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Divers

La bêtise humaine me dérange de plus en plus! Au secours!

La bêtise humaine me dérange de plus en plus! Au secours!
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Je crois qu’un jour ou l’autre, je devrais cesser de regarder la télévision, d’écouter la radio et de lire les journaux. La raison? La simple bêtise humaine. La bêtise humaine dans tout ce qu’elle a de terre à terre, de commun, de répandu, d’excédant. De quel droit puis-je me permettre de parler de cette maudite bêtise humaine? Je crois que du fait même d’être en vie nous donne le droit irréfutable de poser des jugements sur des gestes politiques, sociaux, ou autres qui touchent nos vies, que ce soit directement ou indirectement. Mais qu’est-ce qui a provoqué ma colère ces derniers temps. Je ne vais pas vous faire un cours détaillé sur cette épineuse question, mais il s’agit de la question du bois d’oeuvre! Qu’est-ce que c’est que ça, me direz-vous? Ainsi que je l’ai déjà dit, je ne vais pas vous faire un cours sur la question qui ne se contente pas d’être épineuse, mais dont la complexité dépasse de loin mes compétences. Pour simplifier à outrance et pour résumer, il s’agit de droits que nos charmants voisins du sud, les États-Unis, ont décidé de faire payer aux exportateurs canadiens de bois d’oeuvre (bois de construction et autres) pour soi-disant compenser les subventions accordées par le gouvernement fédéral pour les producteurs de ce bois d’oeuvre. Or, il y a cinq ans, une enquête poussée avait d’ores et déjà prouvé qu’il n’en était rien. Les États-Unis, qui étaient également nos voisins à l’époque, avaient imposé des droits compensateurs. Le tout s’était retrouvé devant un tribunal, la question avait été tranchée en faveur du Canada; cependant les droits avaient été imposés pendant un laps de temps assez long, avant que la question ne soit tranchée, pour que plusieurs petits producteurs de bois d’oeuvre se retrouvent sur le carreau, en faillite. Car voyez-vous, nos voisins du sud savent très bien qu’ils vont à nouveau perdre ce litige auprès des tribunaux, car les choses n’ont pas à ce point changé, mais ils ont le temps de faire assez d’argent, pendant que les choses se brassent, que tout cela vaut la peine pour eux.

Dégueulasse, me dites-vous? Le mot est faible, à mon sens. Cela dépasse les bornes de l’aberration. Comment est-il possible de faire cesser une pratique qui accule plein de petits producteurs et entrepreneurs à la faillite tout en sachant pertinemment qu’ils ont raison, que le procès est perdu d’avance et que tout le processus est orchestré par les États-Unis, pour l’avantage de ses producteurs, en détriment des producteurs d’ailleurs. Eh bien, c’est ainsi, à ce qu’il semble. Il n’y a pas de justice qui vaille. On peut en appeler de tout, au péril même de l’équilibre d’un pays voisin, frontalier et allié. Pouvez-vous imaginer jusqu’où peuvent aller les manigances quand ces pays contre qui on se bat ne sont pas des pays frontaliers et surtout, ne sont pas des pays alliés? On en a des exemples un peu partout dans le monde, où nombre de pays sont acculés à une crise financière dont ils ne pourront jamais se sortir en raison de tout ce qu’ils doivent aux pays riches, dont nous faisons partie. Le traitement que nous réserve les États-Unis, nous nous empressons de le faire subir à d’autres pays qui ne sont d’aucune menace pour nous. Et ainsi va la chaîne d’exploitation des petits par les gros, de harcèlement des pauvres par les riches, etc.

Dans le cas qui nous intéresse ici, nous faisons office d’exploités. En effet, au fil de l’histoire, nos complaisants voisins du sud ne se sont jamais gênés pour exploiter le Canada dans ses possessions les plus précieuses. Quand vient le temps de venir chercher ce dont ils ont besoins, les États-Unis viennent piger dans nos ressources à qui mieux mieux. Qu’on se souvienne de certains exemples relevant de l’histoire, comme le fer de Schefferville qui a été vendu aux États-Unis à moins d’un sou la tonne. Cela a eu lieu il y a belle lurette, mais n’empêche que les conséquences sont encore perceptibles de nos jours. Et maintenant, il faut bien surveiller ce qui va se passer avec nos richesses du nord qui allèchent de plus en plus cet effrayant voisin vampirisant. Attention à nos ressources naturelles non renouvelables. Que va-t-il advenir de notre pétrole, de notre gaz? Je vous certifie qu’il s’agit là d’un dossier à suivre de près, car fidèle à passé d’exploiteurs, les États-unis vont tenter par tous les moyens de mettre la patte sur des richesses incommensurables. Et à quel prix? Cela reste à déterminer, mais le pauvre petit David ne pourra pas toujours assommer Goliath avec une fronde, communément appelé ici tire-roches. Oui, les enjeux sont énormes. Le voisin bave de convoitise et surtout, se délecte de ses futurs gains. Je ne veux pas me faire prophète de malheur, mais le passé a déjà prouvé que les négociations viennent à bout du plus faible à l’usure. Je voudrais bien prétendre que nous sommes les plus forts!

Oui, la bêtise humaine n’a pas de limites. Et elle fait de plus en plus de victimes dans le monde. Et ces victimes ne se résument pas à des personnes, mais à des régions, des territoires, des pays entiers. Je ne suis pas certaine si ça nous tente, ici dans le nord, de fournir le pétrole pour faire rouler les voitures de luxe des acteurs d’Hollywood. Peut-être désirons-nous réserver ce pétrole à des fins plus utiles? Les enjeux sont présentement sur la table. souhaitons que les élus soient à la hauteur de nos attentes!!!
Geneviève Harvey