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le Vendredi 31 août 2001 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Divers

« Être vite sur ses patins ! »

« Être vite sur ses patins ! »
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Avec des patins dont la lame peut atteindre 18 pouces de longueur, garder l’équilibre est certes plus facile, mais prendre un virage serré l’est beaucoup moins, parole de journaliste ! La semaine dernière, les journalistes de L’Aquilon ont rencontré deux entraîneurs du Québec venus à Yellowknife pour offrir un camp de patinage de vitesse bilingue à des jeunes originaires de Whitehorse, Fort Simpson et Yellowknife.

Dans les valises de l’un des entraîneurs, Jocelyn Boudrias, trônent deux médailles olympiques remportées par sa s¦ur, l’athlète Christine Boudrias, en patinage de vitesse. « Un de nos patineurs les a [médailles] entre ses mains pour la huitième fois », lance Jocelyn Boudrias, en riant. Pour les jeunes patineurs âgés, c’est le rêve olympique qui débarque en ville, une sacrée source de motivation !

« Si tu considères qu’ils sont isolés de toute part et qu’ils participent à trois ou quatre compétitions par année, ça paraît qu’ils ont choisi de venir au camp », souligne l’entraîneure Sylwia Pryczek, en ajoutant « qu’ils veulent ! »

Le monde du patinage a adopté Sylwia depuis 18 ans ! Elle entraîne des athlètes de calibre national et international. Les jeunes du Nord ont donc la chance d’apprendre à tomber avec les meilleurs entraîneurs, grâce à une subvention de Patrimoine Canadien permettant de défrayer une partie des coûts de transport !

En patinage de vitesse, glisser sur le dos ou sur le côté peut vous éviter une blessure plus sérieuse, surtout lorsque l’on perd le contrôle à plus de 30 km/h sur la glace. « Dans l’équipe nationale, la vitesse d’un patineur peut atteindre les 45 km/h », explique Sylwia. D’où l’origine de l’expression « être vite sur ses patins » !

La patineuse Michèle Bourgois a goûté à la vitesse elle aussi, lors de courses à relais, un exercice qui fait partie de l’entraînement ! « J’adore la vitesse ! Je n’avais pas été emballée par un sport, puis j’ai décidé de me lancer dans le patinage », lance la grande jeune fille, un peu timide. En équipe de quatre, le signal de départ est donné et les patins glissent. Toutefois au lieu de tendre un bâton, comme dans une course à relais sur 200 m, le patineur terminant son tour de piste en donnant une petite poussée au coéquipier. « Elle n’est pas petite la poussée ! », s’exclame Sylwia, avec de grands yeux, avant d’ajouter que le patineur qui complète son tour transfert une partie de sa vitesse à son coéquipier.

Si l’endurance est mise à l’épreuve, le mental a également un rôle très important dans l’entraînement. Donc, au menu, les plus vieux ont eu droit à deux séances d’entraînement sur la glace, une séance hors glace.

Sylwia et Jocelyn ont même inventé une séance supplémentaire, la torture coréenne ! Les petits nouveaux qui prenaient part, pour la première fois, au camp de patinage avaient des yeux en forme de point d’interrogation. « Il ne s’agit pas d’une technique utilisée pendant la Deuxième Guerre mondiale, comme le croyaient certains d’entre eux », s’exclame Sylwia. Les Coréens patinent en petit bonhomme, près de la glace, d’expliquer l’entraîneure. « Lorsque les élèves sont tannants, ils se mettent deux par deux et effectuent un tour de piste en pliant les genoux, à la coréenne », raconte Sylwia. Le dernier duo demeure en petit bonhomme durant près de 12 minutes puisque chaque duo doit attendre que le précèdent ait terminé le tour de piste. Les muscles des petites cuisses travaillent fort ! Vive le patin de vitesse et la torture coréenne !