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le Vendredi 5 octobre 2001 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Divers

Et si chacun se mêlait de ses m… affaires!

Et si chacun se mêlait de ses m… affaires!
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Mon titre fait sans doute réagir? C’est voulu. Par les temps qui courent, on n’a pas envie de se faire dire des conneries, surtout pas des conneries de la pire espèce. Et encore moins des conneries concernant l’attaque qui s’est déroulé le 11 septembre dernier. En effet, on m’a rapporté que le bruit courait que certaines personnes n’étaient pas touchées par ces terribles événements. J’ai failli tomber en bas de ma chaise. Pas parce que certaines personnes n’étaient pas touchées par ces événements, mais que certaines personnes véhiculent ce genre d’information et que d’autres, encore plus crédules, naïves, etc., croient de telles présomptions. Oui, j’ai failli tomber par terre et quand j’y repense, je dois me tenir à mon siège pour ne pas tomber.

Je me demandais quelle sorte de méchanceté et de jalousie il fallait pour faire courir des bruits si saugrenus sur les gens. En effet, il faut une certaine dose de méchanceté, à laquelle vous ajoutez deux grosses tasses de mauvaise foi, Vous brassez le tout et ajoutez à une bonne quantité de calomnie et le tour est joué. Vous venez de semer votre fiel.

Comment peut-on ajouter crédibilité à de telles sornettes? La douleur, la peur, la compréhension des actes du 11 septembre prend une forme différente chez chacun. En effet, l’horreur est telle que chacun tente de l’assimiler à sa façon, tant bien que mal, au meilleur de ses connaissances et de sa capacité. La douleur ne se manifeste pas de la même façon chez tout le monde. Il y en a qui pleurent. Il y en a qui dénoncent. Il y en a qui deviennent en colère. Il y en a qui se cachent la tête dans le sable et prétendent ne rien voir. Il y en a qui souffrent d’insomnie. Il y en a qui mangent plus. Il y en a qui fument plus. Il y en a qui boivent plus. Je pourrais continuer ainsi, ad vitam æternam, car comme je le disais précédemment, les réactions sont nombreuses et prennent diverses formes. Donc, qu’on accorde crédibilité à de prétentions du genre : L’autre ne souffre pas. me fait bondir. De grâce, gardez votre tête et n’ajoutez pas à l’horreur, déjà assez monstrueuse comme ça. Contentez-vous donc de vivre vos propres angoisses, et ne tentez pas de juger bêtement les autres qui, tout comme vous, tentent de rationaliser du mieux qu’ils le peuvent, sans sombrer dans la neurasthénie qui nous guette tous si nous ne faisons pas les efforts pour nous en relever. Et les efforts sont déjà assez pénibles à fournir sans avoir de sombres individus qui tapent sur les autres en prétendant que la souffrance ne les touche pas.

Je ne pouvais pas ne pas me servir de la tribune qui m’est offerte pour parler de cet état de fait qui fait peser plus lourde la douleur qui sévit présentement. On en a assez de démêler tout ça sans avoir à prétendre que l’autre souffre ou ne souffre pas. Vous ne trouvez pas?

Donc, pour terminer, je reprends mon titre : Et si chacun se mêlait de ses m… affaires! Et je pourrais pousser plus loin en disant : Si chacun tentait de comprendre les autres autour de lui, peut-être que le genre d’événements que nous avons connus ne se seraient pas produits, et peut-être y aurait-il moins de haine en ce bas monde! Et si on cessait de se regarder le nombril, peut-être y aurait-il encore moyen de voir les aurores boréales, à l’occasion.

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