Yellowknife, est-ce au Yukon ? La Société d’histoire espère remettre les pendules à l’heure et susciter un débat sur l’identité du territoire lors de son Symposium qui aura lieu du 18 au 21 juin prochain. « Le territoire devient de plus en plus petit, affirme Michèle Stanners, directrice du Conseil pour l’Unité canadienne dans les Prairies, l’Alberta, les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut. C’était un énorme territoire et maintenant je crois qu’il a réduit de moitié. Ce nouveau Territoires du Nord-Ouest doit trouver son identité à travers ses changements géographiques. » Une identité qui se fracasse également aux nouvelles frontières du Nunavut et à celles de son voisin, le Yukon. « Ce qui se passe c’est qu’à tous les 20 ou 40 ans, on coupe un morceau des T.N.-O. et cette portion du territoire prend un nouveau nom, a un anniversaire à célébrer, et nous, ce que l’on est, c’est le reste. » Marie Wilson, coordonnatrice du projet, ne tolère pas que les communautés des T.N.-O. vivent en vase clos et ne communiquent pas ensemble. « Quand j’étais à la soirée de la Fédération franco-ténoise (le spectacle de Kevin Parent), il y avait beaucoup de francophones, mais je ne voyais pas les gens des autres communautés des Territoires. » Un mandat que se donne la Société d’histoire est celui de rassembler les communautés afin de célébrer le Nord et de revisiter le passé historique du territoire. « En anglais, on ne peut même pas se décrire, ajoute Marie Wilson. On se dit Albertain, Manitobain, Ontarien… I’m a Northwest Territoriser ? C’est quoi ça ? Alors, est-ce le nom qui est problématique? Sinon, si le nom est correct, comment faire pour qu’il soit connu et reconnu ? » Le groupe, formé aussi bien d’individus que de groupes communautaires, mettra en branle dès ce printemps une série d’activités axée sur la rencontre, qui culminera avec le Symposium, auquel est conviée la gouverneure générale du Canada, Adrienne Clarkson. « Quelles sont les occasions de se retrouver, de se connaître ? C’est un des défis du projet », ajoute la coordonnatrice, qui habite le Nord depuis 25 ans. Ce Symposium, sur lequel la Société d’histoire espère braquer un projecteur pour tous les Canadiens, sera un forum pour les résidents des T.N.-O. Les réussites du passé et les projets futurs seront au menu des discussions. « Le Symposium, ce sera une rencontre nationale à notre sujet : qu’est-ce que les Territoires du Nord-Ouest ? Pourquoi notre territoire est important pour nous et aussi pour le pays ? » Marie Wilson croit que la définition de l’identité des T.N.-O. va entraîner de meilleurs échanges avec les autres provinces et territoires canadiens. « Je suis optimiste. Je crois que les gens sont ouverts d’esprit, mais ils ont peur, ils sont mal à l’aise, ils ne savent pas ce qui est acceptable, ils n’osent pas. On va créer des possibilités pour que les gens osent faire des choses qu’ils n’ont jamais faites avant. »
Qui suis-je ? Retour vers le futur 2002

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