le Samedi 5 juillet 2025
le Vendredi 13 mai 2005 0:00 Divers

La Dictée des Amériques

La Dictée des Amériques
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Quiconque a eu la chance d’aller au Québec pour la Dictée des Amériques s’en souviendra longtemps. Il s’agit là d’une expérience sans pareille. Pour ma part, j’ai eu l’occasion d’y aller quelques fois, et c’est chaque fois un plaisir renouvelé.

Tout d’abord, l’organisation est vraiment réglée au quart de tour, grâce au coordonnateur, Sylvio Morin, un personnage. D’habitude, Sylvio nous pousse une toune au dernier banquet, au Parlementaire. Cette année, sa prestation a pris une autre allure. Je vous raconte plus tard.

Donc, on arrive à Québec, et déjà, des gens connaissant votre itinéraire vous attendent et vous transportent en navette jusqu’à l’hôtel qui accueille les participants. Cette année, comme depuis plusieurs années d’ailleurs, est le Loews-le Concorde. On n’est pas dans la rue. À toutes heures, on est accueilli et on nous donne une trousse contenant information, coupons pour les repas, horaire, etc. Rien ne manque. Comme je viens de loin, j’arrive le jeudi. Le vendredi, ça grouille et le gros des concurrents, venant un majorité du Québec, arrive. C’est l’inscription, ça jase, les gens qui sont allés plus d’une fois retrouvent des visages connus, font la connaissance d’autres, les échanges vont bon train. Très agréable! Et comme souvent la Dictée a lieu en même temps que le Salon du livre de Québec, l’après-midi se prête bien pour bouquiner. Comme en général, les participants à la Dictée constituent un bon public de lecteurs, ils sont de bons clients pour un tel genre de salon.

Le soir, il y a ce qu’on appelle, un peu pompeusement à mon goût, mais bon, une réception dînatoire. Qu’est-ce que ça mange en hiver, ça. Eh bien, il s’agit d’une réception où on passe des hors d’oeuvre et autres bouchées. Les gens sont debout et dégustent en prenant un verre de vin. Très agréable. Et c’est alors qu’on rencontre le maître d’oeuvre de la dictée, soit l’auteur. Cette année, au grand plaisir des jeunes filles, il s’agissait de Guillaume Vigneault (dont je vous recommande les livres). Oui, le jeune Vigneault est très populaire auprès de la gent féminine. J’ai pu prendre une très bonne photo de lui que je vous présente ici. Je me suis retrouvée prise en avant, lors des discours, et ça donné cette superbe photo. Très sympa, en plus, ce petit Vigneault!

Quelques bonzes s’adressent à nous, et c’est la fin. Il faut bien vite aller se coucher, car le lever est très tôt et la journée du lendemain sera longue.

Petit déjeuner entre 6 heures et 7 heures et demie, et les concurrents se dirigent vers le Parlement où la dictée aura lieu. Chaque personne a une chaise qui lui est assignée, pour les besoins de la télé. Ainsi, les réalisateurs ont une liste des concurrents, avec l’endroit où il est assis, et peuvent ainsi afficher le nom du concurrent qui apparaît au petit écran. Les préparations sont longues. Il faut que tout soit à point. On peut recommencer certaines séquences, lors de la présentation, mais quand on commence la lecture de la dictée, pas question de reprises. Donc, machinistes, caméramans, scripts, etc. ça grouille. Les caméras se positionnent, les concurrents aussi. Une ruche. Et soudain, ça commence. Guillaume Vigneault lit son texte pour la première fois. Puis, c’est la dictée comme telle, avec ponctuation, et tout le tralala. On pourrait entendre une mouche voler dans la salle. Les juniors ont bien vite terminé et demeurent cois jusqu’à ce que tout soit aussi terminé pour les seniors. Une autre relecture par un grammairien qui prend bien son temps pour que les participants puissent bien s’assurer qu’ils n’ont rien oublié. La concentration est à son paroxysme. Et c’est la fin.

Le texte est un petit chef d’oeuvre et parle de la pêche sur la glace. Pas trop difficile, mais quand même bien nantie de pièges, elle fait la délectation de tous. Beau texte! Mission accomplie pour l’auteur. Maintenant aux participants de faire leur part, c’est-à-dire de ne pas faire de fautes.

Les copies sont recueillies et s’en vont à la correction. En arrière, dans les coulisses, une équipe d’une vingtaine de correcteurs s’affairent à défricher ces centaines de copies aux écritures plus ou moins lisibles. Chaque copie passe par trois correcteurs. Il ne faut pas qu’il y ait erreurs de correction.

Entre temps, après une pause méritée, les participants reviennent pour la correction télévisée. Sur un grand écran, le texte déroule, et chaque difficulté est expliquée par un spécialiste de la langue assis devant, sur la scène. Les yeux sont rivés sur l’écran et les concurrents réalisent les fautes commises, où les pièges évités.

Et c’est le dîner, le déjeuner, si vous préférez. Les concurrents se détendent et doivent revenir pour l’annonce des semi-finalistes qui doivent venir sur la scène pour se prêter à un jeu questionnaire qui devra en éliminer quelques-uns et déterminer qui sera le grand gagnant. Cela se fait par catégories, que je ne vous expliquerai pas ici. Et les gagnants de chaque catégorie sont enfin déterminés. Et le grand gagnant des grands gagnants, la catégorie A, senior professionnel, un jeune enseignant de Dijon, en France.

Et c’est la fin. Ce soir, les concurrents se rencontreront une dernière fois, alors qu’ils sont tous là, lors du banquet au Parlementaire. Petits discours, blagues et Sylvio qui nous pousse… un petit d’air d’harmonica, de ruine-babines, si vous préférez. Les gens sont détendus. Plusieurs sont tristes de se quitter. Les échanges d’adresse vont bon train. C’est la fin. Pour ma part, je dois me lever aux aurores, car mon avion décolle à 6 heures. Et c’est la fin d’une belle aventure.

Nous sommes deux à avoir vécu cette belle aventure, comme chaque année. Une jeune élève de l’école St-Patrick a eu la chance de vivre à nouveau cette aventure pour une deuxième fois cette année. Il s’agit de Kirstin Mahler, une jeune anglophone dont le français est impeccable. Nous sommes toutes les deux les fières représentantes de Yellowknife. Et à peine s’est-on connues, qu’on se dit au revoir. Le temps de rentrer au bercail est venu.

Merci à l’Association de permettre à quelques personnes pas mauvaises en français de vivre cette belle aventure! Et je vous souhaite la pareille. C’est simple! Vous n’avez qu’à bien étudier votre grammaire.

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