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le Jeudi 19 novembre 2009 11:26 Divers

Aventure La grande évasion d’Alcatraz

Aventure La grande évasion d’Alcatraz
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Clément Éric Demers s’est échappé de son quotidien yellowknifien pour traverser la baie de San Francisco à la nage.

 

Il est continuellement en activité physique : que ce soit pour se rendre au bureau avec un vélo qui doit nécessairement aller vite, des séances en piscine pluri hebdomadaires, du yoga ou de la course à pied, Clément-Éric Demers ne reste assis sur sa chaise qu’à son travail. Auparavant il n’avait jamais fait du tourisme sportif, mais il y a quelques semaines, il s’est jeté à l’eau et a réservé un voyage avec une compagnie de tourisme d’aventure, qui lui a arrangé un séjour de deux semaines en Californie.

Aux petites heures du matin, il a plongé dans l’eau calme de la baie de San Francisco qui n’a pas arrêté son trafic pour autant. Signalé aux autorités et suivi par un zodiac et, il a quitté l’île mythique de la prison d’Alcatraz et s’est frayé un passage à travers les bateaux de marchandises pour rejoindre l’autre rive : le parc aquatique au pied de la ville.

Pour ce nageur qui s’est entraîné dans l’eau froide mais douce des lacs de Yellowknife, ce fût un choc de retrouver dans l’eau salée du Pacifique, le goût déplaisant de la gazoline. « Je n’ai pas trouvé que l’eau était polluée, l’eau était verte et pleine de sédiment provenant de la rivière mais ce qui m’a gêné, c’est le goût du diesel. Pour moi l’eau ça goutte l’eau, là je ne m’y attendais pas!», confie-t-il en racontant qu’il a revu à la baisse l’exploit dont il avait rêvé. En effet, Clément-Éric Demers n’a pas effectué sa traversée en nage libre. « Je ne l’ai pas fait comme un vrai, rit-il. J’ai dû nager à la brasse et en dos crawlé pour bien respirer à l’extérieur de l’eau, alors ça m’a pris un peu plus de temps pour faire les 2,2 kilomètres. » Pendant les 50 minutes qu’il a passé dans l’eau, le nageur se fiait à un point de mire en face de l’île aux pélicans (Alcatraz en espagnol). Il nageait donc en ligne droite et c’est le courant qu’il l’a fait dériver jusqu’au point d’arrivée convenu.

Cette première traversée n’était qu’un hors d’œuvre pour cet homme organisé qui veut persévérer dans la nage de fond. Clément-Éric Demers se prépare déjà à traverser de plus grandes distances en eau vive, comme des 10 Km, la traversée de lacs connus et autres marathons de natation. Son objectif final n’est autre que la plus connue des traversées : la Manche et ses 33 kilomètres qui séparent Douvres en Angleterre de Calais en France. « Je me donne plusieurs années avant même de l’essayer. Je ne sais même pas ce qui est réaliste au niveau du temps de préparation pour une telle traversée. »

Clément-Éric Demers aime les épreuves solitaires et il l’explique en mentionnant la pagaille des départs dans l’eau et les techniques utilisées pour optimiser une traversée. « Dans les courses, il y a plein de monde qui se bouscule, et pour préserver ton énergie, il est conseillé de suivre un nageur de très très près. Je ne veux pas particulièrement me faire mal en nageant et puis je peux nager longtemps mais pas super vite. Tout de même, je pense que m’a prochaine épreuve aura un côté plus compétitif. Ce sera ma première participation à une course de natation, mais je ne sais pas encore ce sera laquelle. »