Pour une troisième année de suite, L’Aquilon n’accède pas à l’excellence.
L’Aquilon est reparti bredouille du récent Gala des prix de l’Association de la presse francophone qui a eu lieu le 10 juillet, à Edmonton, durant le congrès 2010 des journaux francophones hors Québec. Pour souligner leurs contributions au cours de l’année 2009, 15 prix ont été distribués parmi les 24 journaux affiliés à l’APF.
Pour L’Aquilon, c’est la troisième année consécutive sans prix majeur. Le dernier prix d’excellence gagné par le journal francophone des Territoires du Nord-Ouest remonte au gala 2007, qui soulignait la qualité graphique de ses numéros parus en 2006. Avant cela, le journal avait récolté le prix du meilleur reportage de type « feature », et celui de la ruralité, pour la région de l’Ouest et du Nord, pour des articles parus en 2003. Il y a bien eu quelques premières mentions, comme l’an passé, pour le meilleur article sur l’économie, ou il y a deux ans avec la couverture de l’année, mais vraisemblablement, L’Aquilon a peine à se démarquer au sein de ses partenaires de la presse écrite francophone en milieu minoritaire.
De retour de cette réunion annuelle, Alain Bessette, directeur et rédacteur en chef du souffle francophone des TNO, n’effectue aucun examen de conscience par rapport à ce gala 2010, il connaît que trop bien les causes de ces résultats. « Quand on n’a pas de prix, on se dit, bon ben, cette année-là, la compétition devait être forte », relate Alain Bessette. Ce dernier souligne qu’avec plus de moyens, le journal aurait plus de pages et plus d’articles, ce qui le positionnerait un peu mieux comme un journal plus complet, qui démontrerait qu’il peut couvrir tout un éventail de choses qui intéressent la communauté. « Quand tu réduis ton journal à 12 pages, c’est certain qu’il y a des choses qui sautent, affirme le rédacteur en chef. On aimerait pouvoir franchir un certain cap de personnel voué à la production du journal, mais tout cela est relié à la question des revenus, évidemment ».
Sophie Gaulin, la directrice et rédactrice en chef du journal franco-manitobain La Liberté, qui a gagné le prix d’excellence générale de cette année, reconnaît que son journal a la chance d’avoir une équipe forte. « On a cette chance-là parce qu’on va chercher beaucoup de publicité. [Une équipe importante] nous permet d’avoir des sujets plus fouillés, peut-être… Et c’est sûr que la qualité, on la voit plus dans le manque de roulement du personnel que dans le nombre, car il ne faut pas négliger le fait que l’on a une infographiste qui est ici depuis 18 ans, que l’on a des journalistes en place depuis deux ou trois ans », d’analyser Sophie Gaulin, qui estime que si elle changeait du jour au lendemain la totalité de ses employés, ainsi que ses trois journalistes, La Liberté ne gagnerait pas le prix d’excellence 2011. Elle abonde également dans le sens des propos de M. Bessette alors qu’elle admet que la qualité journalistique au sein des journaux est de plus en plus relevée. « Les deux dernières années, nous récoltions cinq à six prix par gala, cette année, nous avons reçu deux prix, et je pense sincèrement que ce n’est pas La Liberté qui est moins bon (le prix de l’excellence générale le prouve), mais véritablement que ce sont les autres journaux qui ont augmenté de qualité. »
Que les moyens mis en œuvre pour accéder à l’excellence soient identifiés ou pas, les prix de l’APF demeurent une reconnaissance qui suscite inspiration et la motivation au sein des journaux. Pour Marcia Enman, qui dirige le journal francophone La Voix acadienne de l’Île-du-Prince-Édouard, c’est le travail des employés qui est reconnu. « Nous avons reçu le prix d’excellence générale pour la qualité graphique du journal et c’est un petit velours pour nous et notre graphiste qui travaille fort dans son coin, car nous avons changé notre mise en page il y a une couple d’années. Et pour moi, c’est le prix du journal le plus complet que l’on a reçu, ça encourage toute l’équipe à continuer à travailler fort », explique la directrice. Marcia Enman précise que les journaux ne savent jamais vraiment comment ils se situent par rapport aux autres et que les cinq prix de cette année l’ont à la fois surprise et motivée. « Nous sommes quatre dans notre équipe, et je peux dire maintenant : Wow! On peut se comparer aux journaux qui ont une plus grosse équipe! », confie Marcia Enman, qui dit s’identifier beaucoup aux autres petits journaux tels que L’Aquilon et L’Aurore Boréale.