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le Jeudi 29 juillet 2010 13:11 Divers

Francophonie ténoise La grande maison bleue

Francophonie ténoise La grande maison bleue
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La fédération franco-ténoise veut agrandir le lieu de rencontre de la francophonie au centre-ville de Yellowknife.

Le 21 juin, la journée la plus longue de l’année, le directeur général de la fédération franco-ténoise travaille tard à son bureau de la maison bleue. En quittant, Francis Lemieux emprunte la rampe d’accès qui mène au stationnement arrière du bâtiment. Alors qu’il longe la remise, il décèle une flaque opaque qui s’étend sur le stationnement et qui provient du réservoir à mazout. Quelques heures plus tard, une entreprise spécialisée intervient d’urgence sur le site contaminé d’hydrocarbure, et Francis Lemieux comprend bien que la FFT doit faire face à un sérieux problème : entreprendre l’assainissement du sol à l’arrière de la maison Laurent-Leroux. Après l’évaluation des dégâts, la FFT apprendra qu’il faut également assainir le sol sous les fondations de la maison ainsi que sous sa remise.

Avec une facture d’assainissement complet pouvant s’élever jusqu’à 100 000 $, la FFT a décidé de transformer ce trou béant en une circonstance opportune. « Nous avons décidé de transformer ce qui était une mauvaise nouvelle au départ en une occasion de développement, expose Richard Létourneau, président de la FFT. Tant qu’à avoir les “pépines” qui nous font un beau trou, et bien l’idée serait de mettre quelque chose dedans au lieu de juste de la “gravelle” et donc d’agrandir la maison bleue. » Selon le porte-parole de la FFT, cette nouvelle approche pourra répondre à certains besoins de la communauté, mais ne réalisera jamais les espoirs d’un centre communautaire francophone regroupant les membres de la FFT et d’autres organismes francophones de Yellowknife. « C’est un plan B, remarque M. Létourneau, ce n’est pas la solution unique du type bureau de poste. Mais ça peut être une belle occasion, à court terme, de régler nos problèmes d’espace. » « C’est un plan B surprise », surenchérit Francis Lemieux.

M. Lemieux explique que dans aucun des scénarios proposés pour répondre aux besoins d’espace de la communauté francophone, n’avait été étudié l’idée d’investir sur ce terrain qui appartient déjà à la fédération. « Il a toujours été question de quitter la maison bleue pour un autre endroit, maintenant on regarde le même site en y ajoutant des espaces pour répondre à certains des mêmes besoins déjà exprimés par la communauté. » Alors que rien n’est coulé dans le béton, que les architectes viennent tout juste de recevoir le mandat d’esquisser et d’estimer un agrandissement maximal, que les consultations avec les membres de la communauté s’organisent, que les banquiers et les bailleurs de fonds sont mis au courant, le directeur général de la FFT se veut optimiste et se voit déjà célébrer la rentrée 2011 dans une maison bleue totalement agrandie et rénovée. « On ne fera pas une vielle partie et une partie neuve. On pense avoir un sous-sol, un rez-de-chaussée et un premier étage sur la superficie de la portion agrandie », prévoit Francis Lemieux. « Mais on n’ira pas jeter les murs à terre sans faire de consultation », rappelle le président de la FFT, qui assure que des concertations ont lieu avec des organismes de la communauté francophone et avec l’Association franco-culturelle de Yellowknife, qui partage déjà la maison Laurent Leroux.

Si les travaux de construction peuvent débuter durant la saison 2011, il reste impératif que l’assainissement du sol sous les fondations de la maison bleue soit effectué au plus tôt pour assurer la sécurité de ses utilisateurs. « Ce qui est urgent, rectifie M. Lemieux, c’est que le ministère [de l’Environnement et des Ressources naturelles] tolère que la décontamination sous la maison bleue soit complétée rapidement et qu’on remplisse le trou de gros concassés pour l’hiver. Au printemps, quand ce sera le temps de décontaminer le reste du terrain et d’enlever la remise, on en profitera pour faire nos fondations. »