Combien d’élèves du secondaire peuvent-ils se vanter d’avoir visité l’Arctique et l’Antarctique? On peut facilement parier qu’ils sont très peu nombreux dans le monde! Nicole Labine, une jeune fille de Fort Smith, est une des rarissimes personnes qui peuvent se targuer d’un tel exploit.
Nicole, qui pourrait effectivement se vanter de cette expérience incroyable, demeure très humble quant à cette dernière : « Ça m’a démontré à quel point la Terre est fragile ».
Du 24 décembre au 11 janvier, Nicole a d’abord célébré Noël, « dans un hôtel à Edmonton », rigole-t-elle, avant d’atterrir à Ushuaïa, en Argentine, qui est le dernier port avant d’atteindre l’Antarctique. Deux jours dans le passage de Drake, situé dans une des pires zones maritimes du monde pour ce qui est des conditions météorologiques, ont été nécessaires avant d’atteindre le continent que peu d’humains ont habité. « L’océan est très très agité. À un certain moment, les vagues ont atteint les 15 mètres! », partage la jeune fille, les yeux toujours aussi écarquillés au souvenir de cette aventure. Sur le continent blanc, elle a rencontré des scientifiques, des éducateurs, le Canadien le plus jeune à avoir escaladé le mont Everest, mais surtout, beaucoup de pingouins. « Ils étaient partout! », s’exclame la jeune fille, qui a eu à jeter ses vêtements à son retour puisque l’odeur de ces camarades alcidés les avait imprégnés à jamais. Elle a aussi vu des baleines, des phoques, des manchots et plusieurs autres espèces qui vivent sur les côtes. « Nous n’avons visité que l’équivalent d’un pour cent de l’Antarctique puisque nous sommes demeurés sur les côtes, où la quasi-totalité de la faune se trouve », informe Nicole qui rêve d’y retourner un jour. Cette élève de 12e année a visité l’intérieur d’un volcan actif, escaladé des montagnes couvertes de neige et de glace, suivi des cours sur le bateau, des ateliers de musique et d’arts et… visité le musée et la boutique souvenir de l’Antarctique! « J’ai acheté quelque chose. Comment aurais-je pu rater cette chance? », dit-elle en riant.
« Mon rêve serait d’aller travailler là-bas », glisse-t-elle sur un ton de confidence. Elle a d’ailleurs fait des demandes d’admission, pour l’année prochaine, à des programmes universitaires en biologie et en médecine de deux universités de la Colombie-Britannique. « J’aime aller au-delà des choses et découvrir les raisons du pourquoi », ajoute-t-elle.
Ce voyage qu’elle qualifie de très inspirant lui a inculqué une nouvelle dimension de la planète Terre et de sa fragilité. « Les règles étaient très strictes durant le voyage : nous devions nettoyer nos bottes, nous n’avions pas le droit d’amener aucun type de papier ou encore de déchets et nous devions faire très attention où nous marchions », cite Nicole, en exemple de la multitude de règles qu’ils devaient suivre. « Il s’agit du dernier continent sur Terre que les humains n’ont pas abîmé. »
C’est grâce à l’organisation Students on ice, qui offre des expéditions éducatives uniques dans l’Antarctique et l’Arctique, que Nicole s’est rendue dans les îles de Baffin, en 2009, et en Antarctique, plus tôt cette année. L’organisation a offert à un peu moins d’une soixantaine d’étudiants, de partout dans le monde, la chance de visiter ces contrées mythiques. La jeune femme raconte que c’est par leur amour de la science que tous ces jeunes ont tissé des liens. Elle raconte avoir eu d’intéressantes discussions avec une étudiante de la Palestine, aussi passionnée de science, notamment au sujet de la situation actuelle de son pays qui diffère de ce que les nouvelles peuvent parfois rapporter.
Nicole a reçu l’aide de nombreux commanditaires pour son aventure antarctique, elle tient à remercier Northwestern Air, la Légion royale canadienne, la pharmacie Wally’s Drugs, la ville de Fort Smith, le Conseil métis de Fort Smith, Kingland Ford ainsi que ses amis et sa famille. « Je dois maintenant donner en retour! », dit celle qui parlera de son voyage durant une présentation à son école, le 3 mars prochain.
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