Une expédition pour surmonter toutes les éventualités.
Deux traineaux qui compriment en sandwich nourriture, trousse de survie, sac de couchage et linge de rechange. Une corde élastique de huit mètres qui attache le tout à un harnais. Une planche à neige au pied, un casque sur la tête et un cerf-volant devant soi. Le vent se lève et Denis Légère part à l’aventure.
Il s’élance sur le Grand lac des Esclaves gelé, propulsé par des vents favorables qui le dirigent vers le sud du bras Nord de cette immensité blanche.
« J’ai apporté beaucoup plus de nourriture qu’il ne m’en fallait. J’avais une trousse de premiers soins, des raquettes, un émetteur personnel SPOT, une bâche, un bruleur, des fusées éclairantes, un petit ordinateur portable qui se recharge avec des panneaux solaires, et un sac de Bivouacs qui te permet de t’abriter rapidement », énumère Denis Lègère quand il raconte l’expédition de trois jours qu’il a effectué du 26 au 28 mars derniers.
D’entrée de récit, il avoue qu’il aurait voulu faire plus de chemin, qu’il s’était préparé à plusieurs jours de voyage, mais que finalement il n’avait plus de force dans les jambes pour pousser plus loin. « Je pense que j’ai trop fait de cerf-volant avant de partir et que mes jambes n’avaient plus l’endurance pour soutenir la constante vibration qui s’opère quand tu glisses sur la glace. Mais finalement, c’est mieux comme ça, car le jour où je suis revenu à Yellowknife, le vent est mort. »
Pour cet aventurier, il est primordial de bien se préparer et d’identifier toutes les probabilités qui peuvent survenir lors de quelconque situation. « Mais la chose à comprendre, c’est que tu peux bien être préparé à tout, il faut quand même accepter que quelque chose de grave puisse arriver. Et quand j’y pense, je me dis que c’est un des trucs qui me pousse à partir en expédition. Ce n’est jamais 100 % sécuritaire. »
Denis Légère raconte que juste avant de partir il a rencontré, un aventurier venu faire une présentation en capitale ténoise qui lui dit une phrase qui s’est imprégnée de vécu dans son esprit. « Maxime Jean a dit l’autre soir que si tu essayes de battre la nature, tu vas perdre tout le temps », répète le Franco-ténois. Pour lui le danger naturel qui est le plus important de surmonter, c’est le contrôle de sa température corporelle. « Surtout en hiver, si tu sues beaucoup, que ton linge est tout trempe, tu ne pourras pas dormir ou même poursuivre ton aventure le lendemain. J’apporte toujours plus de linge de rechange qu’il ne faut il faut rester au chaud la nuit, dormir en évacuant l’humidité », explique celui qui s’est creusé des abris dans la neige pour dormir durant son voyage.
Un des avantages de faire des expéditions sous ces hautes latitudes c’est qu’en hiver ou en été, on a pas vraiment à se soucier de se charger en eau potable. « Je bois l’eau des rivières, ou je fais fondre la glace, c’est pratique », dit-il.