Bien que Modeste Moussorgski compose plusieurs œuvres pour piano et voix avant 1866, sa composition Une nuit sur le mont Chauve demeure une des plus connues (et reconnues) du romantisme mondial.
L’œuvre, achevée la veille du jour de la Saint-Jean puise ses fondements dans le conte écrit par Nicolas Gogol La nuit de la Saint-Jean, ainsi que dans les contes régionaux se déroulant autour du mont Chauve pré de Kiev.
Le thème des danses des sorcières durant les nuits de sabbats, se retrouve également dans Rondeau de la danse des sorcières, une des compositions romantiques de l’italien Niccolo Paganini, en 1813. Cette composition se base sur les traditions des nuits de sabbat à Benavente, en Italie. Toutefois, bien que les deux œuvres – celle de Moussorgski et celle de Pagani – reflètent le même thème dans des traditions locales, elles n’ont pourtant aucune similitude dans leurs structures musicales.
Dès son retour à Saint-Pétersbourg, Moussorgski rencontre d’autres membres du Groupe de Cinq et recommence à composer sur des thèmes historiques qui le fascinaient lors de ses études. En 1868, le jeune Modeste commence la composition d’un des opéras majeurs du romantisme : Boris Godounov. Il commence à composer cette pièce en 1868. Il en termine la première version en 1869 et la deuxième version en 1872. Pour sa composition musicale, il prend appui sur les écrits de Nikolai Karamzine, un historien qui, dans son œuvre en douze volumes Histoire de l’état russe, parmi les évènements historiques recensés, documente des évènements arrivés au tsar Godounov, entre la prise du gouvernement du tsarat de Russie en 1598 et sa mort en 1605. Une autre source d’inspiration de l’opéra Boris Godounov est le drame poétique éponyme, écrit par Alexander Pouchkine en 1825, en vers iambiques sans rimes. Bien que Moussorgski se trouve à l’origine de la musique et du livret de son opéra, plusieurs arias proviennent de vers écrits par Alexander Pouchkine.
En 1874, Modeste Moussorgski collabore avec Vladimir Stassov, un journaliste et un critique des arts, dans le but d’organiser une exposition autour de 400 tableaux créés par l’architecte et peintre Viktor Hartmann, à l’Académie des arts de Saint-Pétersbourg. Moussorgski, Stassov et Hartmann se lient d’amitié et s’allient, fort de leur philosophie romantique, qui encourageait les artistes à composer sur des thèmes locaux. Viktor Hartmann meurt d’un anévrisme en 1873. De la collection de tableaux présentée lors de l’exposition, Moussorgski en sélectionne douze et compose une autre de ses œuvres majeures : Tableaux d’une exposition.