La ministre responsable des Affaires indiennes et du Nord canadien, Jane Stewart, protège ses arrières et n’émet aucune solution prématurée quant à l’avenir du trioxyde d’arsenic entreposé à la mine Giant.
La mine Giant est à vendre. Et la vente de la mine à une compagnie privée semble l’unique réponse de la ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien, Jane Stewart, lorsque la question du trioxyde d’arsenic est abordée.
Reste à savoir quelle compagnie sera prête à acheter une propriété qui nécessite un nettoyage écologique de plus de 250 millions de dollars?
Trouver un nouveau propriétaire est essentiel pour éviter que la responsabilité du nettoyage des 260 000 tonnes de trioxyde d’arsenic ne soit mise sur les épaules du gouvernement fédéral.
«La compagnie devrait être responsable du nettoyage, pas le gouvernement fédéral», a expliqué la ministre Stewart, «que cette responsabilité revienne au fédéral n’est pas une question à laquelle je peux répondre pour l’instant. Ce n’est qu’une hypothèse.»
Vendre la mine Giant à un nouveau propriétaire est aussi essentiel pour que la mine puisse poursuivre ses opérations et ainsi éviter la mise à pied des 267 employés qui y travaillent.
Advenant l’impossibilité de trouver un acheteur, le gouvernement envisage-t-il de prendre la relève? Encore là, la ministre s’est montrée très évasive.
«Le rôle du gouvernement n’a jamais été de s’occuper de la gestion des mines, ce n’est donc pas une question pertinente en ce moment», a-t-elle expliqué.
Maintenant, la fermeture de la mine représenterait une menace pour l’environnement puisque les pompes qui rejettent l’eau souterraine cesseraient de fonctionner. Ainsi, l’eau souterraine atteindrait son niveau de saturation, s’infiltrerait dans les fissures des réservoirs d’arsenic, se contaminerait et retournerait dans le sol. La probabilité que le trioxyde d’arsenic se répande, de façon inquiétante dans la Baie de Yellowknife serait alors élevée.
Selon le représentant du MAINC à Yellowknife, Dave Nutter, la Royal Oak, compagnie propriétaire de la mine Giant, doit près de 600 millions de dollars à ses créanciers. Présentement sous la protection de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité, elle est représentée à la cour de l’Ontario par la Price Water Coopers.
«Bien que la Price Water Coopers représente la Royal Oak devant le tribunal, cette dernière ne se fixe pas les mêmes objectifs que la compagnie. Elle limite ses responsabilités à restructurer ou à vendre la compagnie», explique un avocat du ministère fédéral de la Justice, Lee Weber.
Etre représenté par la Price Water Coopers est donc une alternative permettant d’éviter la faillite.
«D’après ce que je comprends, la Royal Oak est présentement comme un corps sans cerveau. C’est-à-dire que la compagnie existe toujours, mais ses dirigeants n’ont plus le pouvoir de la diriger», explique M. Weber.
La récente décision du juge James Farley de la Cour de l’Ontario a fait en sorte que la Price Water Coopers soit obligée de laisser la mine opérer.
Les principales raisons qui ont poussé le juge à rendre un tel verdict sont d’abord les 267 emplois qui sont en jeu et l’économie plutôt fragile, à l’heure actuelle, dans la région de Yellowknife.
Personne n’est en mesure de savoir ce qui adviendra de la dette de la Royal Oak et du nettoyage du site si aucun acheteur potentiel ne se manifeste et si la mine se voit forcée de fermer ses portes.
Bref, la situation de la mine Giant est complexe et la menace d’une éventuelle fermeture pèse lourd sur les épaules du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien.