La décision du ministère des Affaires indiennes et du Nord (MAINC), annoncée le 19 janvier dernier, de ne pas délivrer de permis d’utilisation des terres à la compagnie Diavik Diamond Mines risque de retarder jusqu’à l’an prochain le début des travaux d’aménagement du site minier.
Cette décision demande aux parties concernées de conclure une entente environnementale satisfaisante avant que les permis ne soient délivrés. Le lendemain de la décision, le ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien, Robert Nault, a invité les parties concernées à entreprendre le plus rapidement possible les négociations pour la conclusion d’une entente environnementale. Le ministre a affirmé que la délivrance des permis et licences nécessaires pour l’utilisation des eaux et des terres se fera sans délai dès la conclusion de cette entente.
« Nous sommes encouragés de voir que la décision du ministre Nault respecte l’esprit de l’étude environnementale telle que l’a approuvé par le ministre Anderson », a déclaré le chef de la Nation dénée, Bill Erasmus. « Toutes les parties concernées veulent voir l’environnement protégé et cette décision indique que le gouvernement fédéral prend au sérieux les inquiétudes des Premières nations affectées ».
Cette réaction positive face à la décision du gouvernement fédéral est cependant minoritaire. Le gouvernement territorial et quelques députés territoriaux ont vivement réagi à la nouvelle.
Pour le gouvernement territorial, cette annonce présage un cauchemar fiscal au cours des prochains mois. En effet, avec la route d’hiver dont la durabilité est plutôt précaire, il y a de fortes chances que les travaux de construction ne puissent pas commencer cet été. Le gouvernement fait déjà face à une situation fiscale déficitaire qu’il devra résoudre au cours des prochaines semaines et l’abandon temporaire des travaux d’aménagement de la mine de Diavik risque d’ajouter un fardeau supplémentaire via la perte de plusieurs millions de dollars en impôts.
Dès le lendemain de l’annonce de cette décision, et à la suite de la mise au point faite par le ministre Nault, le premier ministre des T.N.-O., Stephen Kakfwi, a annoncé que le ministre Joe Handley deviendra le porte-parole du gouvernement territorial dans ce dossier. Il a déjà agi à titre de sous-ministre au ministère des Ressources, de la Faune et du Développement économique.
« Nous apprécions que le ministre Nault ait démontré ses inquiétudes face aux effets des opérations minières sur l’environnement du Nord, mais en même temps, on ne veut pas de délai superflu dans l’évaluation de la proposition de Diavik », a indiqué le premier ministre.
Le 20 janvier, Diavik a annoncé sa décision de cesser tous travaux sur le site du projet. La compagnie a immédiatement commencé à rapatrier la majeure partie de son personnel qui travaillait sur le site. Selon les estimations de la compagnie, les travaux risquent bien d’être remis à l’an prochain.
Cinq jours plus tard, le 25 janvier, Diavik a déposé au MAINC une proposition de mécanisme de contrôle environnemental communautaire qui s’appuie sur un engagement significatif des groupes autochtones. Le mécanisme propose de créer une commission de contrôle environnemental, doté d’un secrétariat administratif, et financé en majeure partie par la compagnie elle-même. La commission comprendrait des représentants des gouvernements, de la compagnie Diavik et des cinq groupes autochtones concernés par ce projet minier.