L’étude, réalisée sous la direction de la spécialiste en pollution Anne Wilson, a débuté en 1997 et visait à examiner les effets des résidus de forage sur les micro-organismes aquatiques, les sédiments et la limpidité de l’eau. Deux types de forage ont été mis à l’étude : le forage dans des lacs dont les fonds sont susceptibles de contenir de l’or et le forage dans les lacs où l’on retrouve de la kimberlite [pierre dans laquelle est incrusté le diamant].
Selon les résultats préliminaires de l’étude, la décharge des eaux usées dans les lacs, à la suite de forages sur glace effectués au travers du roc contenant de la kimberlite, affectent la flore aquatique (les micro-organismes).
« Depuis la découverte du potentiel diamantifère des T.N.-O., le nombre de concessions minières a augmenté considérablement », a remarqué Mme Wilson. Il en a résulté une ruée vers les diamants, ce qui a entraîné une augmentation du nombre de forages exploratoires dans toute la province géologique slave. La plupart de ces forages s’effectuent au travers de la glace dans des conditions extrêmes (température et location éloignée des sites de forage).
Habituellement, les eaux usées sont récupérées et traitées sur la terre ferme. La présente étude visait notamment à établir de quelle manière le rejet des résidus de forage affectait l’environnement.
Selon la Loi sur les pêches, personne ne peut déverser une substance toxique dans un lac. Afin de définir si une substance est toxique, on met un certain nombre de poissons en contact avec cette substance dans un bassin. Si la moitié des poissons meurt, la substance est déclarée toxique. Les résidus issus de forage dans la kim-berlite, ont été déclarés nocifs et la kimberlite a échoué le test.
Pour les compagnies minières, le transport des résidus à destination d’un centre de traitement s’avère très coûteux. « Chaque pied de forage coûte entre un et deux dollars supplémentaires s’il faut récupérer les déchets émanant de l’exploration. Donc, si une compagnie creuse à 3000 pieds, cela signifie qu’il lui en coûte de 3000 à 6000 $ de plus s’il est nécessaire de procéder au traitement des résidus. Ces derniers doivent alors être pompés et filtrés pour séparer les liquides des solides », a expliqué Anne Wilson. En ce qui concerne les lacs dont les parois rocheuses ne contiennent pas de kimberlite, il ne semble pas y avoir d’effets négatifs. L’eau est embrouillée pour un certain temps, puis retrouve par la suite sa limpidité. Des études effectuées au Grand lac des Esclaves et au lac Baton, ont démontré que les résidus de forage ont peu d’effet sur la qualité de l’eau. L’analyse des sédiments prélevés dans le fond du lac après le forage démontre que le déversement d’une quantité limitée de résidus, dans un environnement contrôlé à cinq mètres du fond du lac, n’ajoute pas de toxicité au lac et ne cause pas de désordre physique significatif. Cette étude est une source d’information importante pour les compagnies ainsi que pour les agences responsables de l’attribution de permis, comme le permis d’utilisation d’eau nécessaire à l’industrie minière.