Nahanni est situé dans le sud-ouest des T.N.-O. près de la frontière avec le Yukon. Crée en 1976, il fut le premier site territorial à être nommé patrimoine mondial de l’Unesco en 1978. Le parc s’étend sur 4766 km2 et compte 7 employés permanents.
Que trouve l’amoureux d’espaces vierges à Nahanni ? Tout d’abord, il y a les chutes Virginia, qui n’ont rien à envier aux chutes Niagara, puisqu’elles sont deux fois plus hautes. Les chutes Virginia ne se laissent pas admirer facilement : aucun véhicule motorisé n’est autorisé au parc Nahanni.
Ce dernier est d’ailleurs divisé en zonage. La zone 1 fait référence à un périmètre de préservation spéciale strictement interdit d’accès afin de protéger des espèces végétales et animales rares. La zone 2 regroupe de petites réserves fauniques où seules certaines activités sont permises sous supervision. Finalement, la zone 3 se définit comme un territoire dans un environnement naturel où quelques activités extérieures sont permises, et où quelques services sont offerts au public.
Le parc abrite sept « zone 1 », dont les sources thermales Rabbitkettle, les plus grosses sources connues au Canada, à proximité desquelles on retrouve le tuf calcaire, une roche calcaire poreuse et caverneuse très fragile. Des visites guidées sont effectuées dans cette zone de préservation spéciale, mais il faut respecter la règle d’or : vous devrez vous départir de souliers et chaussettes, et y aller nu-pieds ! Une façon agréable de découvrir la beauté sauvage de Nahanni !
Chaque année, un maximum de 1000 visiteurs sont admis sur le site. Ce quota vise à préserver l’intégrité écologique du parc et à s’assurer que les aventuriers et aventurières pourront réellement profiter d’un séjour dans la nature à l’état pur ! « De plus en plus de visiteurs viennent chaque année. Beaucoup de pagayeurs allemands explorent les rivières du parc », a remarqué le négociateur des Premières nations du Deh Cho, Herb Norwegian. Nahanni a vu le jour afin d’assurer la protection d’une de ses nombreuses ressources naturelles : l’eau. Vers les 1970, il y eut un débat « parc versus potentiel hydroélectrique ». Menacé d’être utilisé à des fins d’exploitation hydroélectrique, Nahanni a été épargné lorsqu’il fut intégré dans le réseau de Parcs Canada. « Le parc a été instauré sous le gouvernement de Pierre Elliot Trudeau dans les années 1970, et le premier ministre lui-même s’était déplacé pour visiter la région », a rappelé M. Norwegian.
Le parc englobe 1/7 du bassin hydrographique de la rivière Nahanni sud, mais plusieurs communautés autochtones ainsi que les employés du parc souhaitent agrandir le territoire protégé. « Nous souhaiterions que le parc englobe la totalité du bassin hydrographique de la rivière Nahanni sud, pour ainsi inclure chaque ruisseau, chaque crique », a souligné M. Norwegian.
« Le parc ne possède pas de bonnes frontières écologiques. C’est à dire, le territoire du parc ne recouvre pas l’ensemble du bassin hydrologique de la rivière Nahanni sud, il est donc difficile de contrôler et d’assurer la protection de toutes les rivières comprises dans ce bassin », a expliqué le directeur du parc, Chuck Blyth.
Depuis janvier dernier, les employés du parc travaillent en collaboration avec les Premières nations du Deh Cho et la Première nation de Nahanni Butte, afin de développer un modèle de co-gestion du parc, une première aux T.N-O. « Cela semble fort prometteur. Nous devons joindre nos efforts afin de protéger la faune dès maintenant. À l’échelle planétaire, il y a de moins en moins d’espaces pour la faune », a déploré le chef de Nahanni Butte, Pierre Marcellais.
« Le comité de gestion du parc compte trois employés du gouvernement fédéral et trois membres des Premières nations du Deh Cho », a déclaré M. Blyth. « Nous nous basons sur le modèle de gestion de consensus du parc Gwaii Haanas, en Colombie Britannique », a commenté M. Norwegian.