Les employés de la première mine de diamant souterraine au Canada devraient se mettre au travail en 2004. Le géant mondial DeBeers Consolided Mines et sa filiale canadienne Monopros Limited ont mis sur les rails le troisième projet de mine de diamant des Territoires du Nord-Ouest, en acquérant entre autres la totalité des actions du projet Snap Lake en décembre 2000. Le site fait présentement l’objet d’une étude de faisabilité.
« C’est la première mine à l’extérieur du continent africain pour DeBeers », explique Jocelyn Fraser, conseillère aux relations publiques. « La production devrait être de 3000 tonnes par jour, ce qui représente une quantité moindre que Diavik ou Ekati. »
DeBeers, qui met en marché près de 66% de tous les diamants produits dans le monde, a flairé la bonne affaire dès les premiers échantillons. En 1998, Ressources Aber Ltée et Winspear Resources Ltd, les deux compagnies à l’origine du projet, ont extrait un lot de diamant de 226,72 carats, comprenant entre autres trois gemmes de plus de 5 carats. Dès l’annonce de cette découverte, DeBeers a entrepris d’acheter les parts des deux sociétés, une transaction de 478 millions de dollars.
C’est la firme canadienne d’ingénieurs AMEC qui a décroché le contrat des travaux techniques, d’approvisionnement et de gestion de la construction du projet. La société avait déjà mis les pieds à Snap Lake. « Nous avons fait les études de délimitation de l’étendue et de pré-faisabilité pour Winspear », indique David Paterson, relationniste pour la société AMEC. « Nous travaillons maintenant avec DeBeers à titre de partenaire d’alliance. » Les travaux ont débuté il y a quelques mois et devraient s’échelonner sur trois ans, soit jusqu’en 2004.
La présence de diamants sous une nappe d’eau augmente les coûts d’exploration et d’extraction, mais devrait réduire les répercussions environnementales, selon Jocelyn Fraser. « Nous n’avons pas à drainer le lac ou à construire des barrages pour atteindre le sol. » Une première étude publique a été déposée à l’Office d’examen des répercussions environnementales de la Vallée du Mackenzie, qui a déjà travaillé sur le projet d’expansion de la mine Ekati. « Nous préparons un plan de travail afin de parvenir à une entente avec DeBeers », indique Roland Semjanovs, conseiller en communication à l’office. « Des audiences publiques devraient se dérouler prochainement et permettront la mise en ¦uvre du plan de travail final et de ses cadres de référence. »
Les Premières nations dénées de Dettah et Ndilo et la communauté de Lutsel K’e ont été approchées dans le cadre du processus de signature d’un accord sur les bénéfices. « Nous effectuons des négociations préliminaires sur les conditions d’embauche, l’environnement, les contrats », explique le chef de la Première nation dénée Yellowknives, Richard Edijercon. « Le cadre de références est le même que celui de la mine Ekati. » Des discussions plus formelles sont attendues d’ici quelques semaines et pourraient s’échelonner sur un an.
La construction du site, situé à 220 kilomètres au nord-est de Yellowknife, devrait commencer en 2003. La superficie totale de la zone d’extraction représente un peu moins de 250 hectares. Des travaux d’exploration souterraine et en surface sont en cours et la société poursuit des études géotechniques. La société prévoit offrir 350 postes permanents au cours des vingt années d’opération de la mine.