Invité à prononcer un discours lors du 10e souper annuel de l’Association des producteurs de pétrole du Canada, le premier ministre Stephen Kakfwi a fait le point sur la construction d’un pipeline dans la vallée du Mackenzie et ses conséquences sur l’économie ténoise et canadienne. M. Kakfwi a aussi axé son discours sur les besoins en infrastructures aux Territoires du Nord-Ouest.
Le premier ministre a rappelé que la construction du pipeline augmenterait le produit intérieur brut d’un montant évalué entre 41 et 57 milliards de dollars. Pour le gouvernement fédéral, on parlerait de 24 milliards de dollars supplémentaires dans les coffres. Pour toute la durée de vie du projet, l’équivalent de 157 000 années de travail (années-personnes) seraient distribuées. Enfin, pour chaque dollar de produits exportés des Territoires du Nord-Ouest, 19 cents d’activités économiques seront générés en Ontario et 16 cents en Alberta.
Rappelant sa mission de lobbying à Ottawa, M. Kafwi a souligné qu’il avait déposé les même chiffres sur les tables des ministres fédéraux rencontrés. Selon lui, il en va de la responsabilité d’Ottawa d’effectuer les investissements stratégiques nécessaires pour accélérer le développement des T.N.-O.
Rappelant sa dernière conversation avec Jean Chrétien, alors que ce dernier lui demandait : « pourquoi vous me parler d’infrastructures routières, alors que je veux parler de pipeline ? », M. Kafwi a rappelé que des routes en bon état seront nécessaires si l’on veut que le projet de pipeline fonctionne. Pour cela, ajoute-t-il, il faut un partage adéquat du Programme d’infrastructures stratégiques.
« Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a besoin d’un chèque du gouvernement fédéral le plus tôt possible, parce que je ne transférerai pas d’argent destiné aux programmes sociaux vers les infrastructures. Je veux des gens en santé et bien formés pour participer aux différents développements », d’ajouter M. Kakfwi.
M. Kakfwi a fait savoir qu’une proposition formelle, mettant l’accent sur les infrastructures de transport, ainsi que sur les aqueducs et égouts municipaux, sera acheminée au gouvernement d’ici la fin du mois.
Environnement
Rappelant que les changements climatiques causés par les émissions de gaz à effet de serre sont déjà une réalité dans le Nord, le premier ministre a déclaré « le Canada doit coordonner ses actions avec le reste du monde. Nous avons besoin d’une volonté politique pour continuer, en tant que gouvernements et industries, de réduire les émissions de gaz à effets de serre ». M. Kakfwi a aussi parlé en faveur d’une stratégie nationale sur le sujet, notamment auprès du ministre fédéral de l’Environnement, David Anderson.
Les États-Unis
Stephen Kafwi a aussi fait part de ses préoccupations face à l’attitude des politiciens américains qui voudraient adopter des politiques fiscales favorisant la construction du pipeline via l’Alaska. «Le Canada doit envoyer un signal clair au président et à l’administration à l’effet que les interférences dans le marché est nuisible à l’efficacité du marché du gaz en Amérique du Nord », a-t-il lancé. La position du gouvernement territorial, sur le sujet, est que les retombées économiques seraient supérieures si le pipeline était construit dans la vallée du Mackenzie.
Les Autochtones
« Le support des Autochtones face au développement d’un pipeline est, comme vous le savez, conditionnel. Comme les autres Canadiens, les Autochtones veulent protéger leur environnement, être impliqués dans les décisions prises par les gouvernements et l’industrie et voir leur niveau de vie s’améliorer », a dit le premier ministre des Territoires, mettant l’accent sur la participation des Autochtones dans les différents projets.