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le Vendredi 26 avril 2002 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Économie

Un petit coup de gueule, ça fait du bien!

Un petit coup de gueule, ça fait du bien!
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Dites, ça ne vous tenterait pas, par hasard, que je donne un petit coup de gueule contre ma cible préférée, (si votre nom vous vient en tête, vous me prêtez des intentions bien méchantes!) les compagnies aériennes? Je reviens d’un court périple dans l’est et le sud, et encore une fois, mes déplacements en avion ont réussi à me faire perdre le calme olympien qui me caractérise…

Le tout a débuté ici à Yellowknife. Partie un jeudi soir, je me suis retrouvée à l’aéroport avec une poignée de personnes à me faire fouiller à la sécurité. Les règles étant ce qu’elles sont, je n’avais aucune récrimination jusqu’alors. Donc, fouille de vingt-quatre personnes qui a pris…plus de trente minutes. Comment, me direz-vous, elle a compté les personnes dans la salle. Eh bien non! Je ne les ai pas comptées dans la salle, mais dans l’avion : en effet, le compte n’a pas été long à faire : quatre rangées de sièges par six de front. On multiplie donc l’un par l’autre pour se rendre compte qu’on a décidé d’entasser 24 personnes dans cet appareil, le reste étant réservé pour…le cargo. Et comme tous ces bancs sont à l’arrière dudit appareil, l’entassement réservé est tout bonnement incroyable voire indescriptible: même pas moyen de manger, trop tassé. Même pas moyen de boire son café, trop tassé. Je décide donc de tout de même faire contre bonne fortune, bon coeur. Je me défoule un tout petit peu sur mon voisin de siège : je lui laisse comprendre que je n’ai jamais vu pire (et je vous prie de croire que c’est vrai). Là-dessus, il me répond que ce constat se révèle également vrai pour lui. La situation n’est pas réglée du fait, mais ça fait du bien de le dire. La seule consolation de ce vol est sa durée, si on peut dire, c’est que quatre-vingt-dix minutes, c’est pas trop long. De toute façon, une demi-heure de plus, et je peux dire que quelques personnes auraient pété une crise.

C’est donc avec soulagement que je me prépare à une attente de deux heures à l’aéroport d’Edmonton. Deux heures d’attente, dans un aéroport pratiquement vide, suite à ce vol de promiscuité, c’est le luxe, si je peux dire.

Le reste du vol s’effectue donc sans trop de surprises ou de frustrations. L’appareil Airbus fait figure de première classe après le peu d’espace qui nous était réservé dans le vol précédent. Attente de quatre heures à Toronto pour le prochain vol direct pour Québec. Oui, quatre heures, avec un rhume carabiné, le nez bouché, les oreilles qui grésillent, et tout le bataclan. C’est avec résignation que je décide de m’allonger sur trois sièges d’aéroport : si je ne le fais pas, je tombe. N’allez surtout pas croire que je peux dormir dans ce remue-ménage et une telle cacophonie. Nenni, mais au moins, je peux reposer ma tête lourde de cette nuit de déplacement. Je n’ai pas dormi au cours du voyage et n’allez surtout pas croire que c’est parce que le film était bon, bien au contraire. Un navet. Ils ont le don d’aller chercher les pires films (américains, ça va de soi), ce qui me met en rogne, car je suis loin d’être une adepte de ce genre de cinéma. Je pourrais même affirmer que le cinéma de notre voisin du Sud me rend malade, ce qui m’empêche de dormir.

Donc, tentative de roupillon, en cette brève attente de quatre heures. M’est-il nécessaire de vous dire que j’étais heureuse de mettre les pieds à Québec. Je ne rêvais que d’une chose : dormir. Le but de mon voyage : la Dictée des Amériques. Je vous en parlerai dans mon prochain article, car n’oubliez pas que le but de mes propos est de me défouler à propos des avions. Je vais donc m’en donner à coeur joie pendant encore quelques lignes.

Donc, deux jours après, je prends l’avion pour…Cancun, au Mexique. Je prends une compagnie de cargo qui a décidé de se lancer dans le vol nolisé. L’appareil n’est pas trop plein, la bouffe est bonne, le vol se fait sans heurts, sauf pour le système de chauffage qui. de toute évidence, est brisé. Il fait une chaleur d’enfer. Peut-être a-t-on décidé de nous préparer à la chaleur qui nous attend?. En réponse aux questions de nombreux passager, ce que l’agent de bord a trouvé de mieux pour calmer nos chaleurs, ce fut que comme ce sont des pilotes de cargo, ils manquent d’expérience avec les passagers! Réponse qui en laissa plus d’un pantois, pour ne pas dire incrédule. Mais enfin, nous respirerons à notre arrivée, croyons-nous stupidement. Deux jets viennent de se poser à l’aéroport. C’est dimanche et il semble que le gouvernement mexicain se fiche éperdument des voyageurs qui arrivent : seuls deux agents d’immigration travaillent pour environ cinq cents personnes qui arrivent. Il faut donc se résigner à une attente interminable : trois heures en ligne, sans une seule goutte d’eau pour se désaltérer, debout à chialer vertement, sans vergogne. On se défoule, car sinon, on hurlerait. Bref, tout ce qui tourne autour des avions, des aéroports, des déplacements dans les airs, etc. est atroce. Et je n’entrerai pas dans les prix en régions éloignées : vous le savez tout aussi bien que moi. Et je ne parlerai pas de la nouvelle taxe sur la sécurité en vigueur depuis le début d’avril : vous le savez tout comme moi. Et je ne parlerai pas de la bouffe : vous le savez tout comme moi.

Je vous passe le voyage de retour, mais qu’il me suffise de dire que l’avion Cancun-Montréal n’avait pas fait réparer son système de chauffage, que les attentes furent un peu moins longues, car je passais par Montréal. Que j’ai quasiment eu envie de me prendre pour le pape et de baiser le sol de l’aéroport de Yellowknife à mon arrivée, tant j’étais contente d’être de retour.

Mais on y pense, et puis on oublie…jusqu’à la prochaine fois.

Vive le plancher des vaches!

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