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le Vendredi 10 mai 2002 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Économie

Les T.N.-O. et le Yukon se disputent le morceau Pipeline dans la vallée du Mackenzie

Les T.N.-O. et le Yukon se disputent le morceau Pipeline dans la vallée du Mackenzie
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Le premier ministre, Stephen Kakfwi, et le ministre des Ressources, de la Faune et du Développement économique, Jim Antoine, continuent de faire campagne pour l’obtention d’un pipeline dans la vallée du Mackenzie. Les mesures américaines favorisant la construction du gazoduc en Alaska et une récente étude d’impacts économiques sur ce projet contribuent à augmenter les inquiétudes.

On sait qu’en avril dernier, le Sénat américain a voté à 88 contre 11 un nouveau projet de loi sur l’énergie visant à favoriser la construction du gazoduc de la route de l’Alaska. Les nouvelles dispositions à la loi américaine prévoient un processus accéléré d’évaluation et d’obtention de permis, ainsi que divers incitatifs fiscaux.

Le gouvernement du Yukon s’était alors réjoui de cette annonce, la qualifiant de « nouvel élan » pour la construction du gazoduc qui passerait sur leur territoire. Du côté du premier ministre, Stephen Kakfwi, on avait parlé de menace pour le gaz naturel canadien et de distorsion pour le marché du gaz nord-américain.

Le débat s’est poursuivi, cette semaine, alors que le gouvernement du Yukon révélait une étude d’impacts économiques en cas de construction d’un pipeline sur son territoire. Selon le document, la construction du pipeline le long de la route de l’Alaska générerait plus de 100 000 années-personnes de travail et une augmentation du produit intérieur brut (PIB) canadien de 26 milliards de dollars, dont 18,6 pour le Yukon et la Colombie-Britannique.

Le ministre Jim Antoine n’a pas pris de temps pour réagir à cette étude. Qualifiant les bénéfices du projet de la vallée du Mackenzie comme étant à long terme, le ministre a souligné que les avantages du projet le long de la route de l’Alaska « ne sont pas comparables » à ceux relatifs à l’infrastructure ténoise. Selon lui, la construction d’un gazoduc dans la vallée ouvrira de nouveaux horizons de développement au gaz canadien et engendrera une nouvelle industrie pour le pays.

« Il n’y a pas de doute que la construction d’un gazoduc suivant la route de l’Alaska créera des emplois et des revenus, mais à quel prix? Qu’est-ce qu’il y a pour la Colombie-Britannique après les activités de construction qui dureront deux ou trois saisons? Quels sont les bénéfices à long terme, pour l’Alberta, d’avoir un pipeline vite-fait qui transportera simplement, à travers la province, le gaz de l’Alaska vers Chicago? », de s’interroger le ministre Antoine, tout en réaffirmant que le Canada doit dénoncer les subventions américaines.

Bien entendu, MM. Kakfwi et Antoine n’ont pas manqué de rappeler les récents résultats d’une étude effectuée par l’Université de Calgary. Cette étude évalue l’augmentation du PIB à un montant variant de 41 à 57 milliards de dollars, le nombre d’années-personnes de travail à 157 000 et les revenus pour le gouvernement fédéral à 24 milliards de dollars.

C’est ce même message que le premier ministre Stephen Kakfwi a fait entendre à Vancouver et Calgary au cours de la fin de semaine dernière. À Vancouver, celui-ci s’est adressé à des représentants de l’industrie et du gaz ainsi qu’à des professionnels de l’investissement, tandis qu’à Calgary, il s’entretenait avec la Chambre de commerce de l’endroit, ainsi que l’Association canadienne des courtiers en valeurs mobilières. M. Kakfwi y a renouvelé sa demande envers Ottawa à l’effet que le gouvernement canadien adopte une attitude plus agressive envers la politique du Sénat américain.

Pendant ce temps…

Alors que la partie de bras de fer se poursuit au niveau politique, le Groupe de producteurs du delta du Mackenzie et la Mackenzie Valley Aboriginal Pipeline Corporation annonçaient la construction de bureaux régionaux pour la poursuite de leur projet de construction du pipeline aux T.N.-O. Ceux-ci seront situés à Inuvik, à Norman Wells et à Fort Simpson.

On se souvient que le groupe a déjà signifié son intention de déposer une demande en bonne et due forme pour la construction d’un pipeline qui longerait le fleuve Mackenzie. Les consultations communautaires et la préparation des demandes, incluant les différentes évaluations, se poursuivent.