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le Vendredi 24 mai 2002 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Économie

Le fédéral s’y attaque aussi

Le fédéral s’y attaque aussi
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Bon an mal an, une centaine de personnes minutieusement choisies, dont environ 80 % proviennent de la fonction publique fédérale, participent au Programme Cours et affectations de perfectionnement (CAP).

À l’heure où les baby-boomers accumulent les REÉR et planifient leurs futures parties de golf quotidiennes dans le Sud, des programmes comme le CAP, offert par la Commission de la fonction publique du Canada, prennent toute leur importance pour assurer une relève adéquate aux cadres supérieurs qui prendront leur retraite. Même le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, à titre d’employeur, a réservé quelques places sur le programme pour la première fois.

« Auparavant, les ministères territoriaux s’inscrivaient selon leur besoin. Mais cette fois, c’est le gouvernement dans son ensemble qui s’est inscrit », de souligner Nicole Guérin, conseillère en développement de carrière au CAP. Selon elle, le manque de relève est un problème qui plane au dessus de tous les employeurs de l’Occident, tant du secteur public que du secteur privé.

« Le gouvernement fédéral a le même défi que le gouvernement territorial qui pointe à l’horizon, dit-elle, il a déjà été établi, il y a plusieurs années, qu’il faudrait être prêt au moment où les gens partiraient ». Selon elle, la formation de la relève va plus loin que d’asseoir un prospect à côté du bureau du patron pendant quelques années avant qu’il ne prenne sa place.

Le gouvernement et les agences fédérales, qui occupent 80 % des places au CAP (les autres étant réservées aux provinces, aux territoires et aux municipalités), doivent cependant passer par un processus de concours strict avant de soumettre des candidatures pour le programme.

Une fois les candidatures soumises à la Commission de la Fonction publique du Canada, un centre de psychologie, situé à Ottawa, développe une évaluation de chaque personne, mettant en relief ses compétences et ses points à améliorer. Le candidat passera aussi par un processus d’entrevues. À la suite de l’ébauche du portrait du candidat, le ministère impliqué décidera s’il va de l’avant ou pas avec cette personne. « Nous pouvons dire au ministère que cette personne n’est pas tout à fait prête pour ce programme et qu’il faudrait qu’elle améliore un aspect ou un autre avant de faire application à nouveau», d’expliquer Nicole Guérin qui souligne que ce sera ensuite au ministère de fournir les défis visant à améliorer les faiblesses mentionnées.

Les candidats choisis seront ensuite affectés à un tout autre emploi, qui peut très bien être dans une ville ou un ministère différent. À travers leur nouvelle affectation, les « capistes » recevront aussi des formations , en trois phases de deux semaines, étalées sur 18 mois. « Au point de vue des affectations, on va amener la personne, sur cinq ans, à occuper des responsabilités de plus en plus grandes », d’expliquer Mme Guérin.

On pourrait considérer que les candidats choisis pour faire partie du CAP sont la crème des fonctionnaires fédéraux. « Le processus de sélection est très juste et transparent. Tout le monde peut appliquer. Cependant, les personnes sélectionnées auront beaucoup de poids sur les épaules. Au début, on cible le potentiel, ensuite, il faut que la personne le travaille », de faire remarquer Nicole Guérin.

Selon elle, l’employeur aussi occupe une place importante dans la formation du futurs gestionnaires de haut niveau. « Le ministère impliqué se doit de donner du travail qui aidera le candidat à développer ses aptitudes. Si le ministère ne collabore pas, c’est le participant au programme qui en souffrira, tout dépend des bonnes affectations ».

Aux Territoires du Nord-Ouest, deux personnes participent présentement au programme CAP. Nicole Guérin souligne que « le problème, ici comme ailleurs, demeure au niveau du maintien en fonction du personnel. Nous devons voir qui, sur place, serait prêt à prendre la relève».