le Dimanche 20 avril 2025
le Vendredi 12 juillet 2002 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Économie

De nouvelles péripéties!

De nouvelles péripéties!
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Dites donc! Ça vous dirait d’entendre raconter mes nouvelles péripéties en avion? Je ne sais pas pourquoi, mais il semble que j’ai le don de me retrouver dans des aventures.

Que s’est-il passé cette fois-ci? Rien de sorcier, n’ayez crainte, mais quand même, quand on raconte ou qu’on écrit, il faut savoir faire feu de tout bois, ce que je m’empresse de faire, pour mon plus grand bien et, je l’espère, pour votre agrément.

Partie de Yellowknife le soir, je me préparais à effectuer un vol de nuit long et pénible. En effet, je ne dors pratiquement pas dans les avions, et comme les films sont vraiment mauvais, à mon goût, j’avais intérêt à me trouver un bon livre. Mission accomplie. Une compagne de travail avait eu la bonne idée de me prêter le dernier livre de Denise Bombardier, Ouf!. J’ai embarqué dans ce livre à cent à l’heure et n’en ai fait qu’une bouchée. Je l’ai dévoré.

Livre plein d’humour et de finesse, Ouf! s’adresse aux femmes de mon âge. Imaginez ma surprise, en arrivant à Montréal, au retour de Québec (ça, c’est une autre histoire), de réaliser que le livre avait créé toute une controverse à La presse et qu’un journaliste avait été renvoyé de ce journal parce qu’il n’avait pas voulu en faire la critique ou en faire une critique positive, car il avait tout bonnement détesté. Je n’ai pas été témoin du litige, mais on m’en a raconté des bribes et, à mon grand dam, j’ai manqué cette critique faite dans le journal Ici, toujours faite par ledit journaliste. Bref, le livre qui avait réussi à me faire passer un bon temps dans l’avion suscitait des controverses tumultueuses au Québec! J’ai réalisé que Denise Bombardier provoquait de grandes émotions chez mes compatriotes québécois. On m’a dit, ici et là, qu’elle l’avait bien cherché, qu’elle était si prétentieuse que c’était tout ce qu’elle méritait, bref, une intransigeance telle, face à cette femme, que je me sentais obligée de défendre et dont le livre m’avait tellement plu. Mais assez avec cette diatribe. Je ne voulais pas vous emmerder avec ça, mais je voulais que vous sachiez que ça s’était passé.

Donc, arrivée à Montréal au petit matin et hop, saut dans la navette Dorval, terminus d’autobus de Québec. Eh oui! Imaginez que dans le feu de l’action, j’avais décidé, juste avant mon départ, d’aller passer quelques jours à Québec, et de revenir sur Montréal. Mais comme mon billet d’avion n’était pas fait ainsi, je devais prendre l’autobus pour Québec, sans avoir dormi dans l’avion. Navette jusqu’au terminus d’autobus et hop! vivement Québec! Quelle précipitation et quel trajet! Épuisée, j’ai tombé comme une poche de patates dans une cave miteuse et j’ai roupillé pratiquement jusqu’à Québec. La béatitude quoi!

Je vous passe mes va-et-vient à Québec et à Montréal. Ça ne vous intéresserait pas et surtout, ça ne vous regarde pas. Bref, vient bien vite le jour du retour. Munie d’autres bons livres (deux livres de Grisham, entre autres), je m’apprête à des sauts de puce géante jusqu’à Yellowknife. Départ à 13 heures de Dorval où je rencontre mon amie Louise, tout à fait par hasard. Elle arrive de Yellowknife et est en route pour le Lac Saint-Jean. Embrassades, bref tour d’horizon de part et d’autre et hop! je dois filer.

Brève attente à Toronto et nous voilà partis. Mais à peine l’avion s’est-il déplacé de quelques centaines de mètres sur la piste que nous voici immobilisés. Plus rien ne va. Après une interminable attente, on nous apprend que nous avons des problèmes d’ordinateurs. On doit retourner à une porte pour subir des réparations. Attente encore. On nous dit qu’il n’y a plus de portes libres et qu’on devra attendre sur place que viennent les mécanos. Attente. Bref, après une attente de plus de deux heures et demie, on nous dit que tout fonctionne et qu’on part. Personne n’applaudit et la question qu’on se pose tous est : Est-ce vraiment réparé? Et bien évidemment, cette question fait suite à la précédente, que tous se sont posée pendant les deux longues heures d’attente : N’y a-t-il pas moyen de vérifier l’avion avant le départ de la porte, et non après? Enfin bref, le vol se fait sans trop d’encombres. On nous offre l’alcool en guise d’excuse. Piètre consolation. Nous ne sommes pas au bout de nos peines, enfin, moi et les autres passagers pour Yellowknife. En effet, on ne nous a pas attendus et nous sommes pris pour coucher à Edmonton. Quelle calamité! On nous dit pratiquement que nous sommes bien chanceux qu’Air Canada nous paye une chambre jusqu’au départ du lendemain. Non mais! Vous y pensez un peu? Un peu plus et on se fait engueuler par une matrone en beau joual vert d’avoir à travailler plus pour nous fournir des tickets de courtoisie pour aller coucher à l’hôtel. On garde notre calme, mais la moutarde n’est pas très loin du nez. Bref, avec toutes ces simagrées, il se fait tard et il faut vitement aller faire dodo, car demain, le réveil se fait à 5 h 30, pour sauter dans le premier vol pour Yellowknife. Arrivée à la maison vers les 10 h 30, vivement la douche, et hop! sur la bicyclette et au boulot. Ce n’est pas le retour rêvé. La bousculade est totale. Et ici prend fin le voyage interminable et achevé de Geneviève.

Je vous souhaite un bel été et si vous prenez l’avion, munissez-vous d’un bon livre. C’est le secret pour oublier le temps qui passe. Ciao!

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