Le premier ministre, Stephen Kakfwi recommande un équilibre entre la taille de la population des grands centres et des petites communautés.
« La vitesse du développement économique aux Territoires du Nord-Ouest doit être gérée par ceux qui ont fait de ce territoire leur port d’attache. » Le premier ministre des T.N.-O. a convoqué un point de presse, en réaction à la une de l’édition du 5 août du journal territorial News North, qui a titré avec une déclaration qu’il a lancée devant l’Assemblée nationale dénée, à Fort Simpson en juillet dernier : « Si les gens veulent vivre dans une grosse ville, ils peuvent aller dans le Sud. »communautés.
Le premier ministre a prononcé ces paroles au moment même où des commerces doivent fermer boutique par manque de personnel. Selon l’article du journal News North, même les secteurs miniers, pétroliers et gaziers ne peuvent combler tous leurs postes avec des résidents du Nord. Cette déclaration a provoqué des réactions autant au sein des membres du cabinet que des personnalités municipales.communautés.
« Ce n’est pas parce que nous sommes Dénés que nous avons le feu vert pour pratiquer la discrimination », a clarifié le chef du gouvernement, visiblement ennuyé par la tournure des évènements. communautés.
Ajoutant qu’il aime bien que le territoire ait une petite population, il a clairement fait savoir que jamais il n’avait mentionné que les gens n’étaient pas les bienvenus aux T.N.-.O. « Quand j’ai pris la parole à Fort Simpson, mon intention était de lancer un défi à la Nation dénée et à tous les résidents des T.N.-O. Nous devons réfléchir à notre futur et à ce que le développement signifie pour notre environnement, notre société et nos communautés. »
Alors que près de la moitié de la population totale des T.N.-O. habite la capitale, le premier ministre a exprimé ses inquiétudes sur le déséquilibre que pourrait provoquer une croissance rapide de la population de Yellowknife. « Nous devons évaluer quel volume de croissance, particulièrement dans les grands centres, nous pouvons gérer aux T.N.-O. Les besoins des habitants des grosses villes doivent être équilibrés par rapport à ceux des petites communautés », a spécifié Stephen Kakfwi.
Questionné sur la pénurie de force de travail, Kakfwi a rétorqué que le phénomène n’est pas nouveau et que les T.N.-O. ne peuvent pas faire compétition à l’Alberta.« C’est un meilleur endroit pour vivre. Il n’y a pas d’impôts et les services sont mieux dispensés. »
L’homme originaire du Sahtu a réitéré son désir, lors de l’Assemblée dénée, de former de petits groupes de réflexion composés de chefs de bande. Ces groupes pourraient réfléchir sur certaines questions épineuses, telle la culture, la langue et l’homosexualité. « Quel est le point de vue traditionnel déné, métis et inuvialuit sur l’homosexualité et quel est-il maintenant ? » a donné en exemple le premier ministre.
De Halifax à Kyoto
Rentré depuis moins d’une semaine, le premier ministre a fait le bilan de la rencontre annuelle des premiers ministres canadiens, qui s’est tenue du 31 juillet au 2 août dernier à Halifax. La principale pomme de discorde, la ratification du protocole de Kyoto, a plus que divisé les provinces qui sont reparties sans consensus, sinon celui de se retrouver à nouveau avant la signature du document. « Le premier ministre Jean Chrétien est prêt à le signer, mais il tente d’obtenir quelques concessions, entre autres de la Communauté européenne », a indiqué le premier ministre Kakfwi, qui dit ne jamais avoir fléchi devant la prise de position de son voisin immédiat, l’Alberta, qui s’oppose au document. « Ce n’est pas parce que tu es ami avec quelqu’un que tu vas le laisser te diriger. L’Alberta veut développer son secteur de charbon fossile épuré et j’ai demandé au premier ministre Ralph Klein ce qu’il veut dire par charbon épuré. Le charbon, c’est sale. » Les dirigeants de gouvernements devraient affirmer leur position, selon Stephen Kakfwi.