Les courriers ruraux font du porte à porte pour livrer le courrier. Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des Postes fait du porte à porte pour les recruter.
Le passage à Yellowknife et Hay River du dirigeant régional de l’éducation et de l’organisation du Syndicat des travailleurs et travailleuses des Postes (STTP), John Friesen, a remis le débat de la syndicalisation des courriers ruraux à la une de l’actualité. Pourtant, les vingt dernières années ont été ponctuées de débats politiques entourant le paragraphe 13 (5) de la Loi sur la Société canadienne des Postes. Raison du litige? Selon ce paragraphe contesté, tous les sous-traitants de Postes Canada ne peuvent avoir recours à l’union syndicale.
C’est donc la situation qui prévaut pour les 6500 courriers ruraux du pays, dont 16 travaillant aux T.N.-O., qui obtiennent leur poste à l’arraché lors d’appel d’offres. Leur statut de sous-traitants en région rurale a longtemps ralenti ce dossier. Rejoindre les courriers dans les zones isolées, comme les territoires du Nord, n’est pas une mince tâche. C’est pourquoi seul le Syndicat des travailleurs et travailleuses des Postes (STTP) a les moyens de mener sur le terrain une campagne de recrutement et d’user de son pouvoir politique afin de mener à terme les négociations avec l’employeur.
En mars 2002, l’Organisation des courriers des routes rurales a mandaté le STTP pour la campagne de recrutement. « À cause de leurs ressources et de leur grosseur, l’Organisation ne peut pas assumer la question du paragraphe 13 (5) avec Postes Canada », a mentionné le dirigeant au terme de ses rencontres dans les deux villes des T.N.-O.
La question est toutefois loin d’être réglée, mais le STTP est confiant de parvenir à une entente avec Postes Canada, lors des négociations qui devraient commencer en novembre prochain. « Notre contrat avec Postes Canada vient à échéance à la fin du mois de janvier. Nous voulons que ces gens fassent partie de la nouvelle convention collective. Ce sera l’une de nos priorités », a ajouté John Friesen.
Les conditions de travail des courriers ruraux sont précaires. Travailleurs autonomes, ils assument la livraison du courrier dans les zones rurales. Les coûts reliés à l’achat d’un véhicule et à son entretien doivent être assumés par le courrier, qui obtient son poste en soumissionnant à Postes Canada. Puisque le taux de chômage est relativement plus élevé en région rurale, les soumissions sont parfois très basses. « Les gens soumissionnent contre leur propres besoins ou soumissionnent en faisant compétition aux autres candidats, décrit John Friesen. Il n’y a donc ni vacances, ni plan de pension. »
Le STTP défend les intérêts de 45 000 employés de Postes Canada. L’Organisation des courriers des routes rurales, fondée en 1997, a pris le relais de l’Association des courriers des routes rurales, afin de faire abroger le paragraphe 13 (5) de la Loi sur la Société canadienne des postes qui a été créé en 1981. Deux projets de loi ont été déposés par des députés, en 1990 et en 1999, à la Chambre des Communes à Ottawa, mais ont été rejetés. John Friesen est confiant que l’ensemble des courriers ruraux va signer leur carte d’adhésion au syndicat.