Le GTNO et l’Alliance des conseils combinés de Fort Providence s’entendent pour travailler à la réalisation d’un projet de pont sur le fleuve Mackenzie.
L’entente de principe, signée le 15 novembre dernier, constitue une étape importante vers la construction d’un pont, selon le député du Deh Cho, Michael McLeod. Cette entente établit les conditions et les étapes à suivre, pour les deux parties, avant d’en arriver à un accord final, en 2003, après une douzaine de mois de travail. Par la suite, la construction du pont d’environ un kilomètre pourra débuter.
Le coût de la construction du pont ne devrait pas excéder 55 millions de dollars. Ce montant sera remboursé, au cours des 35 prochaines années, par l’argent que le gouvernement territorial économisera à ne plus avoir à opérer le service de traversier et de pont de glace. De plus, un poste de péage pour les véhicules commerciaux circulant vers le Nord sera installé. Ces derniers auront à payer de cinq à six dollars la tonne pour se rendre sur la rive nord du fleuve. Enfin, chaque partie devra investir un minimum de deux millions de dollars.
L’Alliance et le gouvernement territorial se sont avancés dans le jeu des prédictions afin d’évaluer les revenus qui seront générés par le poste de péage. Ainsi, alors que les coûts, principalement liés au remboursement de la dette et au maintien de l’infrastructure, tourneront autour de 4 millions de dollars par année, les revenus pourraient atteindre plus de 6 millions à la 35e année d’opération. « Nous sommes confiants qu’à long terme, les revenus seront plus élevés que les coûts, même dans les pires cas », pouvait-on lire dans le document de présentation de l’entente, distribué aux journalistes. Les revenus sont basés sur les taux d’inflation, dans le cas de la contribution gouvernementale, et sur une augmentation du trafic commercial circulant vers le Nord.
Les signataires de l’entente ont tout de même prévu des balises visant à gérer les risques et les imprévus économiques qui pourraient survenir en 35 ans. Ainsi un système de prêt à court terme du gouvernement et une formule de partage des profits excessifs sont prévus dans l’entente.
Le chef de la première nation Deh Gah Got’ie, Sam Gargan, rappelle qu’il reste tout de même beaucoup de travail à faire avant que le projet ne débute. « Nous devons faire des consultations communautaires, procéder aux évaluations environnementales, obtenir les permis, finaliser les plans d’ingénierie, de construction et de coûts, créer une compagnie entre les Métis et les Dénés et finaliser l’accord avec le GTNO », énumère-t-il.
L’accord final devra aussi être approuvé par le Cabinet et l’Assemblée législative. « Le partenariat entre le privé et le public est la meilleure façon de faire de ce projet une réalité. Avoir un groupe privé qui dessine, finance, construit et opère une infrastructure majeure, c’est une bonne affaire pour nous. Avec notre situation financière, il n’y aurait pas de façon, pour notre gouvernement, de payer un projet aussi massif », de constater le ministre des Transports, mais aussi des Finances, Joe Handley.
Quant à l’engagement formel du gouvernement fédéral, il n’est pas encore confirmé. « Jusqu’à maintenant, nous avons reçu 70 000 $ et nous devrions en recevoir 200 000 supplémentaires. Nous travaillons sur un projet que nous leur soumettrons afin qu’il fasse partie de l’entente de partage équitable. Nous continuons de discuter », a fait savoir le député McLeod, qui rappelle que la proposition initiale comportait un engagement fédéral de l’ordre de trois millions de dollars provenant d’Ottawa.
« Si le gouvernement fédéral avait été un peu plus généreux par rapport à notre proposition pour les investissements en infrastructures, les coûts seraient certainement plus bas. Je continue de penser que tout investissement fédéral aiderait à garder les coûts gérables », de poursuivre Joe Handley qui se dit très optimiste sur le projet dans son ensemble.
L’Alliance des conseils combinés de Fort Providence est composée de la première nation Deh Gah Got’ie, du conseil de Métis de Fort Providence et du hameau de Fort Providence. Ils créeront une seule compagnie qui aura à prendre le dossier du pont en main, de sa construction à sa rétrocession au gouvernement territorial, 35 ans plus tard.