Pascal Bellegy et Pascal Bonnin voulaient partir en affaire… et pourquoi pas à Yellowknife ?
L’idée a germé il y a un peu plus d’un an. Pascal Bellegy et Pascal Bonnin, deux amis de longue date, étaient en vacances à Yellowknife. Ils étaient mûrs pour du changement et rêvaient de se lancer en affaires. « Nous avons regardé les opportunités d’affaires et il y avait un gigantesque potentiel en ce qui concernait la fraîcheur dans les métiers de bouche », se rappelle Pascal Bellegy.
Après vérification de l’existence de ce besoin à l’Hôtel de ville, les deux amis français décident de se lancer en pâtisserie-boulangerie. Restait encore à apprendre le métier ! Qu’à cela ne tienne, les deux Pascal s’inscrivent à la meilleure école de boulangerie-pâtisserie de France. « En réalité, ça été un très gros obstacle parce que cette école n’acceptent que 24 élèves par session, alors que l’on y retrouve deux sessions par année », continue Pascal… Bellegy.
« La seule et unique condition pour nous était de payer notre inscription en argent comptant. Ça faisait encore un budget supplémentaire, pour nous, qui n’était pas prévu. Nous l’avons accepté, comme toutes les démarches administratives que l’on a eu à faire ».
Les deux Pascal connaissent maintenant les dédales administratifs des affaires. « On a essuyé des refus de toutes les banques de Yellowknife pour notre prêt. Il a donc fallu nous adresser à la Banque de développement du Canada », se rappelle Pascal Bonnin. « On aurait pris le temps de reculer pour mieux sauter s’il avait fallu », ajoute Bellegy.
En fait, en arrivant le 25 juillet dernier, les deux compères se retrouvaient à recommencer une nouvelle vie au complet. « C’est un changement total de vie et de mentalité, mais nous avons adopté un esprit relativement ouvert de compréhension, d’écoute des gens et de tolérance. Nous avons toujours voulu être justes avec les gens », de signaler Pascal Bellegy. En fait, trois mois de travail intense ont été nécessaires avant que la première fournée de pain ne sorte de l’équipement qu’ils ont dû faire parvenir directement de France.
Quant à la langue de Shakespeare, ce n’est pas un problème, selon Bellegy. « J’avais pratiqué un peu l’anglais au niveau universitaire en France. Qui plus est, je me suis rendu en Angleterre à quelques reprises. Mais les gens font souvent des efforts pour parler en français. La langue n’est pas une barrière pour nous », dit-il. « On fait avec et on l’apprend », ajoute le complice.
Officiellement ouverte depuis le 9 décembre dernier, la boulangerie roule maintenant à plein régime. « On ne peut pas dire que la réponse de la population est bonne, mais qu’elle est phénoménale, carrément exceptionnelle. Pour l’ouverture, nous voulions offrir quelque chose qui correspond à ce que nous voudrions en tant que client et on a travaillé dur pendant deux jours et le succès a été tel qu’hier soir, il ne restait absolument rien ! Ça fait excessivement plaisir, mais le contre-coup a été qu’il a fallut tout refaire. Mais justement, ça a été un défi ! », de raconter Bellegy, au lendemain de l’ouverture officielle.
Les paupières lourdes, Pascal Bonnin donne un léger exemple. « On s’est levé avant-hier à deux heures du matin et on s’est couché ce matin à 9 h 30 ». Au moment où cette entrevue se terminait, la plupart des gens rentraient du bureau. Mais avant, ils faisaient un petit arrêt à la boulangerie. Quant aux deux commerçants, il n’était pas question d’aller se coucher, il fallait satisfaire la demande d’une population qui, semble-t-il, avait bien hâte de se sucrer le bec.