Le rapport, intitulé Arctic Gas Pipeline Construction Impacts On Northern Transportation, met en relief les différents scénarios possibles pour la construction d’un gazoduc dans la vallée du Mackenzie. Contrairement à l’information qui a circulé dernièrement, ni le projet du Yukon, ni celui des Territoires du Nord-Ouest ne retire un avantage des conclusions du rapport.
« Nous devions éviter de faire quelque évaluation que ce soit des tracés possibles. Nous avons simplement regardé les impacts sur les systèmes de transports des différents projets de gazoduc dans le Nord », de laisser tomber, d’entrée de jeu, le directeur de la firme ProLog Canada, Kells Boland. C’est cette firme qui a eu pour mandat de produire le rapport pour le compte de Transports Canada, région des Prairies et du Nord.
Dans un rapport de près de 160 pages remplies de détails très techniques, la firme de consultants en logistique fait savoir que le projet qui longerait la route de l’Alaska aurait des impacts sur les routes du Yukon. « Les camions transportant le matériel pourrait ne pas bien se mélanger avec le trafic de touristes et de voyageurs », peut-on lire dans le rapport. Quant au projet ténois, il serait assujetti à la rotation des saisons hivernales, pour les routes de glace, et estivales, pour la saison des barges.
La firme prévoit aussi des engorgements au débarcadère ferroviaire de Fort Nelson, en Colombie-Britannique, alors que plus de 50 camions par jour s’y approvisionnerait en matériaux destinés à la construction du gazoduc de l’Alaska. Le même type de problème surviendrait à Hay River, alors que 24 à 44 wagons par jour verraient leur cargaison être transférée sur deux à cinq barges.
« Dans le cas des TNO, nous avons fait une évaluation qui était établie, dans la partie inférieure, par un pipeline autonome de Deltagas et au plus haut, par un pipeline à plus grand diamètres (52 pouces) », d’expliquer M. Boland. Ce dernier gazoduc serait celui par lequel on traverserait la mer de Beaufort par submersion avant de descendre la vallée du fleuve Mackenzie par un gazoduc terrestre.
« En ce qui a trait au projet de Deltagas, les impacts sur le système de transport seraient certainement gérables. Il y aurait cependant de la planification à prévoir pour certaines éventualités. Quant au pipeline au diamètre plus large, il serait un peu plus problématique et il impliquerait beaucoup plus de planification », de laisser entendre le consultant qui spécifie que l’approche utilisée pour l’étude considérait le système de transport tel qu’il existe présentement, donc sans éventuelles améliorations apportées au sytème.
Pour le ministre des Finances et des Transports des Territoires du Nord-Ouest, Joe Handley, l’ultime décision, tant qu’au tracé qu’empruntera le pipeline, reviendra à l’industrie elle-même. « Le plus gros facteur pour déterminer le lieu de construction, c’est le coût. Nous savons que c’est beaucoup moins cher de construire en descendant la vallée du Mackenzie. La deuxième chose à se rappeler et que l’industrie devra prendre en considération, c’est qu’il y a du pétrole et des gaz tout au long de la vallée. Le long de la route de l’Alaska, il n’y a aucune réserve connue et rien n’indique que l’on en trouvera », d’expliquer le ministre.
Transports Canada évaluera, bientôt les conclusions du rapport préparé par ProLog Canada. « Nous n’avons cependant pas le rôle de déterminer où le pipeline devrait être construit. Notre rôle est de poursuivre notre mandat de sécurité en tant qu’organisme en charge du système de transport. Donc nous voulons mieux comprendre les impacts sur les mouvements de biens et de personnes en cas de construction d’un pipeline », d’expliquer Susan McLennan, directrice régionale aux communications pour Transports Canada.
De son côté, M. Handley attend la lecture du prochain budget fédéral pour savoir si les TNO auront accès à davantage d’argent en matière d’infrastructure. « Pour la construction d’un gazoduc seulement, l’infrastructure routière n’est pas un gros enjeu. Mais une route longeant le Mackenzie, et même vers Tuktuyaktuk, serait très bénéfique plus d’exploration et de développement en matière de gaz naturel et de pétrole », d’expliquer le ministre. Jusqu’à maintenant, le gouvernement fédéral a confirmé que les TNO toucheront 20 millions de dollars sur quatre ans par rapport aux 133 millions demandés. Ces 20 millions aideront à améliorer la route d’hiver. qui monte la vallée afin d’augmenter les forages d’exploration », de laisser savoir Joe Handley.