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le Vendredi 14 février 2003 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Économie

Tourisme culturel L’art au service du tourisme

Tourisme culturel L’art au service du tourisme
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Si les cordons de la bourse se délient, les cinq prochaines années seront fertiles en nouveautés dans le secteur du tourisme. L’organisme de Yellowknife Aurora Arts Society (AAS) a publié dernièrement un plan sur le tourisme culturel, qui propose l’amalgame des secteurs des arts, de la culture et du tourisme. Le tourisme culturel, de plus en plus en demande selon l’Organisation mondiale du tourisme, pourrait faire son nid dans la capitale des TNO. Plus d’arts et de culture signifie plus d’activités à offrir, un résultat qui se calcule en retombées économiques. Selon la société vouée aux arts, si 12 % des touristes actuels étirent un peu plus leur séjour, près d’un million de dollars seront injectés dans l’économie locale. En bout de ligne, le groupe vise une augmentation de 50 % du nombre de nuitées passées dans la capitale et de 60 % des dépenses des visiteurs.

L’étude, réalisée par la firme de consultants ténois, The North Group, révèle que le tourisme culturel ne peut, à lui seul, attirer plus de touristes au nord du 60e. Il faut que l’industrie culturelle crée des ponts avec les grossistes en voyage et les voyagistes, pour que ceux-ci incluent dans leur formule plus d’activités à caractère culturel. Le président de la Aurora Arts Society, Bernie Hughes, estime qu’il y a de l’espace à Yellowknife pour plus de culture et d’arts. « La demande pour des produits culturels existe, mais le besoin d’un meilleur dialogue entre le secteur des arts et celui du tourisme est primordial. » La Ville de Yellowknife, qui a collaboré à la mise sur pied du plan, abonde dans le même sens. « Le tourisme culturel doit s’allier avec ce qui est déjà en place dans le secteur du tourisme », révèle Peter Neugebauer, directeur du bureau du développement économique à la Ville de Yellowknife.

L’origine de ce projet remonte à la fondation de la Aurora Arts Society, en 1999. Pour mieux répondre aux besoins de ses membres, le groupe a mené un sondage en 2000 sur les besoins de ceux-ci. Outre la demande d’un centre de diffusion, les membres ont clairement indiqué le besoin de plus de liens entre les organisations culturelles et le secteur de l’économie. Un peu plus de deux ans plus tard, le plan matérialise les désirs du groupe culturel.

« Les organisations culturelles de Yellowknife sont très talentueuses », relate Bernie Hughes, en expliquant pourquoi Yellowknife est prête à aller de l’avant avec ce projet. « Il y a une prise de position grandissante au sein de la population, qui stipule que le secteur culturel et artistique n’est pas bien organisé. » Un manque de coordination qui freine le développement de nouveaux projets dans la communauté.

Ces nouveautés qu’aimerait voir naître la société touche tout le secteur culturel et artistique des TNO. Autant les secteurs miniers que les phénomènes naturels et la culture autochtone sont au cœur de cette nouvelle vision de la capitale. Le plan relate sur quatre pages ce que serait Yellowknife dans dix ans si le plan était mis en place. La vieille ville ferait l’objet d’une campagne de promotion, qui en ferait le centre d’interprétation des origines de la capitale, avec toutes les installations nécessaires aux activités aquatiques. La ville serait renommée pour son patrimoine autochtone. Les murs des bâtiments de la ville seraient peints par des artistes locaux. Un musée des mines serait érigé et ouvert à l’année. Deux festivals verraient le jour : le festival Northern Lights on Ice et un autre qui aurait lieu au cours de la belle saison. « Je crois que le gouvernement devient de plus en plus conscient du potentiel des arts et de la culture dans le secteur touristique », indique Bernie Hugues, qui rêve de voir Yellowknife devenir La Mecque des arts et de la culture à travers le monde. Actuellement, environ 25 000 touristes s’arrêtent Yellowknife, ce qui représente une industrie de 48 millions de dollars.

La société se base sur la génération des baby-boomers pour faire augmenter ce nombre. Selon leurs recherches, la demande d’activités culturelles et éducatives est en croissance et les gens nés dans la période de l’après-guerre ont les moyens financiers de se les payer. C’est pourquoi les coûts élevés des billets d’avion et des chambres d’hôtel ne sont pas un obstacle à la réussite du projet. « Il y a plus d’argent dans l’économie nord-américaine pour des activités comme les voyages à caractère éducatif et culturel, explique Bernie Hughes. Même si le coût de la vie est élevé à Yellow-knife, il y a des gens de partout dans le monde qui peuvent se payer un voyage ici. » Pour Peter Neugebauer, Yellowknife se vend toute seule. « Nous sommes un endroit très spécial. Ça coûte cher de se rendre ailleurs dans le monde également. »

Les prochaines étapes dans la mise en œuvre du plan comprennent, outre la recherche de financement, l’embauche d’un coordonnateur, qui prendra en main le projet, et la création d’un organisme qui chapeautera tous les intervenants des secteurs culturels, touristiques et gouvernementaux. Un atelier de travail pour les membres de la Aurora Arts Society devrait avoir lieu au cours du mois de février.

Le groupe estime qu’il lui faudra un peu moins de 700 000 dollars sur cinq ans pour mener à terme le projet.