le Mardi 29 avril 2025
le Vendredi 21 février 2003 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Économie

Dépôt du budget territorial Le compte à rebours est commencé

Dépôt du budget territorial Le compte à rebours est commencé
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Ce n’est pas en porteur de bonnes nouvelles que le ministre des Finances, Joe Handley, s’est présenté devant les médias pour le dépôt du dernier budget de la 14e Assemblée, le 13 février dernier. D’emblée, il a annoncé que, malgré une économie florissante, les TNO vivent une situation financière difficile. Pour 2003-2004, les revenus anticipés n’arriveront pas à combler les dépenses du gouvernement. Avec le cumul des déficits des autres années, le GTNO pourrait atteindre, d’ici la fin de l’année 2004, sa limite d’emprunt de 300 millions fixée par le fédéral. Le compte à rebours est commencé, le gouvernement doit trouver des solutions à court terme. Autrement, les programmes et les services risquent de subir une cure d’amaigrissement.

Pour la prochaine année fiscale, le déficit est estimé à 77 millions de dollars, ce qui portera la dette totale du gouvernement à 214 millions au 31 mars 2004. La marge d’emprunt sera donc de 86 millions de dollars. À court terme, le gouvernement espère que le fédéral augmentera cette limite d’emprunt. À long terme, le GTNO devra trouver de nouvelles sources de revenus.

Selon le ministre des Finances, le gouvernement fédéral ne pourra pas laisser les TNO dans une situation financière précaire. « Si le gouvernement fédéral ne nous donne pas plus de flexibilité, il va nous forcer à nous serrer la ceinture. Il va nous obliger à couper dans les programmes et services. Je ne peux pas envisager que le fédéral puisse faire cela, compte tenu de la croissance de notre économie. Ce serait irresponsable de sa part. » Le GTNO a sonné l’alarme auprès du ministre fédéral des Finances, John Manley. La prise de position du premier ministre Jean Chrétien sur le problème du financement par habitant, quelques jours après la rencontre des premiers ministres sur le financement du système de santé, est un signe que le fédéral écoute et comprend la situation des TNO. « Je suis optimiste, a indiqué Joe Handley. Nous aurons de meilleurs arrangements concernant la santé et les infrastructures. »

Une autre solution du gouvernement est de parvenir à une entente sur le partage des revenus de l’exploitation des ressources non renouvelables. Chaque année, plusieurs millions de dollars provenant de l’exploitation minière et gazière sont versés directement dans les coffres du gouvernement fédéral. Pour augmenter ses revenus, le GTNO veut que ces millions transitent vers le territoire. « Notre plus grande frustration est de voir que la bonne santé de notre économie n’est pas reflétée dans nos revenus, a expliqué Joe Handley. La majeure partie des bénéfices s’en va au fédéral et nous devons négocier pour recevoir notre part. »

D’ici à ce que le GTNO trouve un terrain d’entente, le mot d’ordre demeure la poursuite des objectifs du gouvernement en matière de dépenses. « Parce que notre économie est solide, ce n’est pas le temps d’arrêter de dépenser », a révélé le ministre des Finances. Pas question, donc, de couper dans les programmes et les services pour le moment, mais le prochain gouvernement n’aura peut-être pas autant de marges de manœuvre. Même s’il reconnaît cette réalité, le ministre Joe Handley est d’avis qu’il ne faut pas changer la stratégie actuelle. « Les options du futur gouvernement seront d’avancer dans la même direction, ce qui, je crois, est une bonne stratégie, ou de réagir et de couper. »

Advenant le refus du fédéral d’augmenter la limite d’emprunt ou de parvenir à une entente sur le partage des revenus, les TNO pourraient revoir la perception des impôts auprès des grandes entreprises. « Nous ne pouvons pas recueillir plus de revenus d’impôt auprès de notre population, a indiqué Joe Handley. Nous n’avons pas assez de monde pour ça. » Autre difficulté, si le GTNO est confronté à l’impasse, il devra faire face à des gouvernements autochtones frustrés, selon Joe Handley. « Ils ne pourront pas gérer leurs propres affaires, ils ne seront pas capables de participer à l’économie. Il faudra que l’on se demande où on s’en va en tant que gouvernement territorial et en tant que gouvernements autochtones. »