Le groupe Arctic Energy Alliance a remis, le 10 avril dernier, le prix Energy Action Award à la compagnie BHP Billiton, en récompense des efforts réalisés par les employés pour réduire la consommation de l’énergie. Initié par un groupe de bénévoles, le programme a eu des retombées spectaculaires, tant dans la réduction de la consommation de l’essence diesel que dans les économies réalisées par la compagnie minière. Pour le conseiller principal en matière de politique au Secrétariat de l’énergie des TNO, Pietro de Bastiani, cette initiative venant d’une entreprise privée est le début d’une nouvelle culture de l’environnement.
En avril 2002, un groupe de neuf personnes a constaté l’ampleur de l’utilisation du diesel après quelques années de fonctionnement de la mine de diamant situé au Lac de Gras. Isolée à plus de 300 kilomètres au nord de la capitale, la mine Ekati, propriété de BHP, fonctionne essentiellement grâce au diesel. Chaque année, 80 millions de litres de diesel servent au fonctionnement des machines, au transport de marchandises et à l’alimentation en électricité. Selon le groupe Arctic Energy Alliance, le diesel utilisé pour produire un kilowattheure rejette dans l’atmosphère 1,5 livre de monoxyde de carbone, un gaz à effet de serre. Le groupe a mis sur pied un programme visant à réduire l’utilisation du diesel de 500 000 litres en une année. Tous les employés se sont mis à la tâche et ont déposé 246 idées susceptibles de diminuer la consommation. En une année, l’objectif a été largement dépassé, avec une économie de près de 900 000 litres, ce qui représente près d’un demi-million de dollars.
« Nous avons besoin de beaucoup d’essence pour acheminer le matériel, compte tenu de l’éloignement et de l’isolement de la mine. Nous nous sommes dit : comment faire mieux ? », raconte Akin Oni, représentant de l’équipe pour Yellowknife et directeur du contrôle des projets à la mine. Faire mieux, pour cet homme, signifie développer une conscience de l’environnement auprès des employés.
Cette initiative réjouit le Secrétariat de l’énergie des TNO, qui constate que la population peut, d’elle-même, développer cette conscience d’un environnement sain pour les générations futures. « Le mouvement est en train de se développer, explique Pietro de Bastiani. Ce genre de célébration démontre aux résidents des TNO que beaucoup de choses peuvent être réalisées si les gens travaillent ensemble. »
Les employés de la mine Ekati ont soumis toutes sortes d’idées au cours de la dernière année, comme réutiliser l’eau de lavage pour nettoyer les véhicules ou fournir aux employés des couvertures plus chaudes pour les lits. La compagnie, de son côté, a installé 60 détecteurs de mouvements dans les bureaux, les salles de lavage, les toilettes et cuisines. Si personne ne circule dans une pièce, le système de ventilation sera ralenti ou arrêté et le chauffage sera automatiquement diminué.
Pour l’employé Akin Oni, l’économie d’énergie rapporte beaucoup. Pour tester les bénéfices reliés à de meilleures habitudes de consommation, il a appliqué certaines suggestions dans sa propre maison. Au bout d’un mois, la famille avait économisé 50 dollars, soit, sur l’échelle d’une année, l’équivalent d’un billet aller-retour Yellowknife-Edmonton. « Ce n’est pas de la science occulte, le progrès est facile à calculer, raconte-t-il. Je me sens mis au défi en tant qu’employé de BHP. » Enthousiaste, l’employé estime que les répercussions d’une meilleure utilisation de l’énergie vont bien au-delà des frontières de la mine. « Prendre soin de l’environnement est à l’avantage des compagnies. Plus on économise de l’essence, plus on économise de l’argent. Plus on économise de l’argent, plus la santé financière de la compagnie sera bonne. Meilleure est la santé financière, meilleurs sont les perspectives d’emploi. Ma famille sera contente et la communauté aussi. »
La Stratégie en matière d’énergie des TNO, qui sera déposée en juin prochain à l’Assemblée législative, vise à mettre sur pied un système énergétique durable et abordable. Au cours des trois dernières années, 1,6 milliards de litres de produits dérivés du pétrole ont été utilisés aux TNO. « On aimerait développer ce type d’initiatives dans les opérations du GTNO, révèle Pietro de Bastiani. Je souhaite que la Stratégie soit représentative des efforts faits par d’autres, comme BHP, et démontre que les changements climatiques préoccupent le gouvernement des TNO. »