J’ai écrit un article sur les plaies d’Égypte que je vais échanger avec celui-ci. Je n’y parlais pas de la vache folle, de la réaction des États-Unis et du Japon à ce cas unique de maladie chez les pachydermes en question. On dirait bien là une vengeance de nos voisins du Sud parce que le premier ministre du Canada s’est tenu debout et a dit non à ce que le Canada suive encore comme un mouton et fasse à la lettre ce que dictent les Amerloques. Il ne s’agit pas que de cela, de toute évidence, car la guerre n’était même pas encore en vue quand l’Oncle Sam a décidé de nous imposer une surtaxe pour le bois d’oeuvre. Ce n’est que la semaine dernière qu’un tribunal de l’Accord de libre-échange d’Amérique du Nord, communément appelé L’ALENA, qu’un tribunal donc a tranché : les États-Unis devront revoir leurs trucs et baisser cette surtaxe, sinon la faire disparaître. Mais bien du mal aura été fait d’ici là. Ça fait déjà deux ans que la chose dure et plusieurs petits entrepreneurs n’ont pas eu les reins assez solides pour résister à tout ça et ont dû fermer leurs portes. Et avant que les États-Unis reconnaissent qu’ils se sont trompés, ce n’est pas demain la veille.
Et voilà que survient cette panne d’électricité. Je ne tiens pas à traiter de la question d’un point de vue informatif ou scientifique. Là n’est point mon rôle et d’autres sont là pour le faire et ont les compétences voulues. Je ne veux que regarder de loin et du côté humain ce qui s’est passé et comment risque d’avoir des conséquences qui vont bien au-delà d’une simple panne de courant.
Tout d’abord, nos réactions ont changé depuis le 11 septembre 2001 : quand on entend que quelque chose d’étrange est en train de se passer, tout de suite, ce qui nous traverse l’esprit sur-le-champ, c’est que ce sont des terroristes. Dites-moi donc, vous autres, comment se fait-il qu’ils se perdent en conjectures et ne savent pas comment tout ça a débuté, mais crient haut et fort qu’il ne s’agit pas de l’oeuvre de terroristes. De deux choses l’une : ou ils savent pertinemment où tout ça a commencé ou ils disent n’importe quoi pour rassurer tout le monde. Le maire de New York y est allé à plusieurs fois de la faute au Canada : tout ça a commencé au Canada, c’est la faute du à la face du monde. Qu’il la ferme et se contente plutôt d’encourager les gens à ne pas paniquer. Mais qu’il arrête de jeter la pierre au premier venu. Tellement facile. Et quand la vérité éclatera au grand jour et que la lumière sera faite (si vous me passez l’expression en cette situation de grande noirceur), les gens auront passé à autre chose et la majorité des États-Uniens resteront avec l’impression que oui, c’est la faute au Canada. Permettez-moi de réagir, tout comme vous l’avez sans doute fait vous-même. Car tout laisse à croire que les choses auraient débuté près de Cleveland, en Ohio, et que la réaction en chaîne aurait débuté dans cet état. Nos voisins du Sud sont en train de perdre la face sur la planète et cela ne les arrange pas du tout : la guerre d’Iraq et les armes de destruction massive introuvables, leur attitude face aux Nations Unies et aux pays qui se tiennent debout et leur tiennent tête, leur culture de Mickey Mouse qui est littéralement en train d’envahir la planète en ses coins les plus reculés, la peine de mort qui demeure bien installée dans ce pays, et particulièrement dans l’état du Texas, état dont Bush était le gouverneur. Plus ça va, plus les États-Unis s’enfoncent dans des bévues, des conflits et des actes graves (comme envahir l’Iraq envers et contre tous) et cela leur retombera dessus un jour ou l’autre. C’est donc bien certain qu’ils ne sont pas responsables de tout ce qui arrive, que tout le monde est coupable sauf eux. Mais le monde entier n’est pas dupe. Allons donc!
Mais là où cette panne est vraiment dangereuse c’est qu’elle démontre que les gros pays que sont les États-Unis et le Canada ont des failles qui pourraient bien servir à de méchants terroristes et autres monstres de même acabit. En effet, comment ne pas réaliser qu’en fait, on est bien fragiles et que les failles les plus graves proviennent de l’intérieur même de notre organisation fondamentale. Oui, cela fait froid dans le dos et on espère que le problème d’électricité sera réglé à sa source même et que la garantie d’un service considéré à juste titre comme essentiel soit assurée par les autorités en place. On a bien vu le pays avoir peine à se relever d’une tempête de verglas inoubliable, mais de voir tout tomber, en l’espace de quelques instants, on ne peut faire autrement que de se poser de sérieuses questions. Espérons que de tels problèmes seront examinés pas seulement sous leur angle de rentabilité, mais plutôt sous l’angle de l’efficacité et de la sécurité. Nous avons encore une fois frôlé la catastrophe. Encore heureux que ce soit l’été. Imaginez le scénario en hiver. Non, non, n’imaginez pas ça, c’est trop horrible. Espérons que rapidement, nous connaîtrons les causes de tout ça. Si c’est notre faute, nous saurons le reconnaître. Si ce n’est pas le cas, que les coupables reconnaissent leur culpabilité. Mais nous n’en sommes pas rendus là.
En attendant, continuons d’examiner la chose et souhaitons qu’un tel événement ne se reproduise plus jamais. Et profitons bien des derniers soubresauts de l’été. L’automne est si vite arrivé.