le Mercredi 30 avril 2025
le Vendredi 29 août 2003 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Économie

Stratégie énergétique La pertinence de la Régie des entreprises de service public sera revue

Stratégie énergétique La pertinence de la Régie des entreprises de service public sera revue
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Les actions du gouvernement territorial en matière de politique énergétique se baseront dorénavant sur un document intitulé « La Stratégie énergétique des Territoires du Nord-Ouest ». « Le Cabinet et le premier ministre ont pensé qu’il était important d’avoir une stratégie qui nous permettrait de trouver un moyen de créer de l’énergie à moindre coût et de développer nos ressources tout en nous assurant de protéger la nature et l’environnement », d’expliquer le sous-ministre au ministère des Ressources, de la Faune et du Développement économique, Bob McLeod.

Selon ce dernier, il est correct d’énoncer que la Stratégie vise à emmener les communautés vers une autarcie énergétique « tout en trouvant des moyens de réduire notre dépendance aux combustibles fossiles ».

Dans le document publié à la fin du mois de juillet, on parle donc d’augmenter l’utilisation des ressources renouvelables. « Les cibles, à moyen et long terme, sont d’avoir 10 % de l’énergie fournie aux communautés (à l’exception de l’industrie) provenant des ressources renouvelables avant 2010 et 25 % d’ici 2025 », peut-on lire.

Dans le même ordre d’idée, les TNO veulent réduire l’utilisation du diesel importé dans les communautés pour la production d’électricité. Avant 2010, on espère revenir aux taux d’utilisation de 2002 et réduire ce taux de 25 % avant 2025.

Selon M. McLeod, l’Accord de Kyoto, sur la réduction des gaz à effet de serre à l’échelle mondiale, n’est pas étranger à la présence de ces chiffres dans la stratégie ténoise. « Toutes ces choses sont reliées. Nous avons aussi la Stratégie sur les gaz à effet de serre qui a été approuvée par notre gouvernement. Les deux stratégies, en conjonction, nous aideront dans nos négociations », d’expliquer le sous-ministre qui fait référence aux accords bilatéraux sur les changements climatiques qui sont à négocier avec le gouvernement fédéral.

Membre d’Ecology North, Bob Bromley a suivi ce dossier avec intérêt au cours des derniers mois. Ce dernier qualifie le document de « partiellement bon, mais aussi partiellement décevant ». « Il y a quelques bons points, comme le fait qu’ils réduiront les taux d’utilisation d’énergie de 25 %. Pourtant, ils ont laissé les besoins énergétiques industriels hors de cette équation. L’énergie renouvelable décollera vraiment lorsque toutes les composantes du secteur énergétique y seront engagé », dit-il.

M. Bromley croit que le document « est large et laisse beaucoup de place à l’interprétation ». Celui-ci attend donc de voir la mise en œuvre de la stratégie, effectuée par un nouveau « Groupe de la politique énergétique ». « Le groupe prendra des décisions qui seront guidées par ce que l’on retrouve dans le document. Nous espérons qu’il y aura plusieurs consultations publiques lorsque ce groupe commencera ses travaux et qu’il ne restera pas caché dans la bureaucratie », fait-il entendre.

De son côté, le président de la Régie des entreprises de service public des TNO, John Hill, plaide en faveur de l’efficacité de son organisme, dont l’existence sera réévaluée, selon la Stratégie. Citant plusieurs exemples de cas où la Régie a permis à la Société d’énergie des TNO de mener des projets à terme, M. Hill déclare que « dans l’ensemble, nous sommes aussi efficaces que nous le pouvons ». Rappelons que la Régie est passée de cinq employés à temps plein à seulement un en l’espace de quelques années.

Pour John Hill, il est normal que le gouvernement procède, à l’occasion, à une réévaluation de ses agences et commissions. « Mais de mon point de vue, la Régie a été efficace. Les gens peuvent ne pas aimer les tarifs d’électricité, mais ce n’est pas le résultat des actions de la Régie. Il s’agit des circonstances propres aux TNO, avec l’éloignement des communautés. Selon moi, nous faisons des prix qui reflètent vraiment les coûts pour emmener l’énergie dans les communautés », dit-il.

En ce qui à trait aux projets hydroélectriques, le gouvernement s’engage à ne pas procéder sans l’accord des gouvernements autochtones concernés, rejetant l’idée des immenses réservoirs créés par les barrages. « Je crois que le gouvernement devient plus équilibré au chapitre des gros projets hydroélectriques. Il reconnaît maintenant, et les études le confirment, que les petits projets sont de beaucoup préférables, en terme de bénéfices, d’économie locale, d’environnement, de coûts en électricité et de durabilité », laisse entendre Bob Bromley.