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le Vendredi 5 septembre 2003 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Économie

Fermeture de la mine Con Des travailleurs dans l’incertitude

Fermeture de la mine Con Des travailleurs dans l’incertitude
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Luc Normandin travaille pour la compagnie Miramar depuis six ans. Père de famille et résident de Yellowknife depuis plusieurs années, celui-ci ignore complètement ce que l’avenir lui réserve. « J’ai été voir le service des ressources humaines pour savoir si j’aurais des chances de travailler à la mine Giant, mais on m’a dit qu’il y avait beaucoup de monde sur la liste et qu’ils choisiraient qui ils voudraient », dit-il.

« Je ne peux pas vraiment compter là-dessus. Le 30 novembre, j’aurai encore une maison et il faut que je m’occupe de ça. À moins qu’on me dise que j’ai un emploi, il faut que je regarde ailleurs ». Pour l’instant, le mineur ne sait pas à quoi s’attendre. Les mines de diamant constitueraient un véritable casse-tête pour lui. « C’est la vie de camp et je suis père de famille. Je suis un papa qui est toujours avec ses petites filles. Ce serait dur, mais il faut qu’un gars survive ».

M. Normandin était sur la route vers Calgary lorsque l’annonce de la fermeture de la mine Con a été rendu publique. Celui-ci a appris la nouvelle en prenant ses messages sur la boîte vocale. « Ça m’a donné un coup. Je ne pensais pas que c’était pour arriver si vite. Les gens parlaient de 2005 ou 2006, ou encore qu’ils trouveraient un acheteur. Il y a beaucoup de monde qui n’étaient pas prêts pour ça », ajoute-t-il.

« À la mine, le moral est drôle. J’étais à la mine Giant lorsqu’elle a fermé. Cette fois-ci, le moral est différent. Les gens ne savent pas quoi faire. Quand Giant a fermé, le syndicat a aussitôt instauré des cours et des formations de jour et de soir. Il s’était bien occupé des gars. On dit que les Métallos feraient peut-être la même chose et ce serait vraiment bon », de conclure Luc Normandin.

De son côté, Richard Baillargeon est électricien à la mine Con depuis 22 ans. Celui-ci entend tout mettre en œuvre pour tenter de se dénicher un poste au niveau du sol. « Il n’y a pas beaucoup de chances, mais j’essaie tout », de déclarer celui qui croit que le fait d’être électricien pourrait lui apporter une meilleure chance. « Ils veulent garder deux électriciens pour toute la surface, donc le moulin, l’usine de traitement de l’arsenic et l’usine de traitement des eaux. Selon moi, ce n’est pas assez et le premier en ligne, ce serait moi ». S’il est impossible pour lui de conserver un poste à la mine Con, M. Baillargeon tentera sa chance vers les mines de diamant.

Ce dernier fait face à un deuxième problème. Sa maison mobile est située sur des terrains faisant l’objet de la concession minière de Miramar. « Ce qui est très important, pour nous, c’est d’essayer d’acheter le terrain. Mais si je n’ai pas d’emploi, ce sera difficile d’aller à la banque pour obtenir un prêt. Les employeurs de la mine nous ont laissé savoir qu’ils étaient prêts à faire des démarches avec la ville et toutes les parties impliquées pour que nous puissions acheter nos terrains et que nous n’ayons pas à déménager nos maisons », explique-t-il. Selon lui, 27 familles se trouvent dans cette situation.

L’électricien était sous la terre lorsque la nouvelle de la fermeture de la mine est tombée. « Ma femme a appris la nouvelle par le livreur de pizza et elle me l’a annoncée lorsque je l’ai appelée. Ça a été confirmé quelques heures plus tard à la mine » de raconter celui qui considère que les employés mis à pied ont « pas mal été traités comme du bétail ». « Humainement, c’est comme s’il n’y avait rien là. Tu n’es qu’un chiffre, un numéro ».