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le Vendredi 5 septembre 2003 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Économie

La mine ferme !

La mine ferme !
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Plusieurs employés de la mine Con, à Yellowknife, ont déjà reçu un avis leur annonçant qu’ils perdraient leur emploi à compter du 30 novembre prochain. Pour ces travailleurs, la nouvelle a été reçue comme un choc. Quelques 200 emplois sont touchés par la fermeture des opérations souterraines à la mine Con.

« On s’y attendait certainement. Ça faisait déjà quelques années que l’on voyait la compagnie saigner les ressources, sans vraiment faire d’investissement important. Ce n’était donc pas une surprise, mais plutôt un choc, parce que l’on ne s’attendait pas à une telle mesure ou à une si grand opération de mise à pied », a commenté le président de la section locale 802 des Métallurgistes unis d’Amérique, Fernand Denault.

Rappelons que les dirigeants de la mine Con ont avisé le syndicat et la population, le 27 août dernier, que les opérations souterraines cesseraient le 30 novembre prochain, alors que l’extraction du minerai à la mine Giant, ainsi que son traitement dans les installations de la mine Con, se poursuivraient jusqu’au milieu de 2005. Jusqu’à cette date, la compagnie Miramar continuerait d’employer une centaine de personnes pour ses opérations à Yellowknife.

« Les réserves que nous croyions avoir à la mine Con n’y sont tout simplement pas. Comme résultat, nous n’obtenons pas d’or. Au cours des quatre derniers mois d’opération, nous avons perdu cinq millions de dollars. Nous avons regardé plusieurs alternatives et les employeurs à la mine ont travaillé fort pour essayer d’en trouver, mais rien ne nous permettait de freiner la perte d’argent », a laissé savoir le président directeur-général de Miramar, Tony Walsh.

De son côté, Fernand Denault a des doutes. « Nous sommes méfiants de ces raisons. Que le coût d’opération double en si peu de temps, c’est suspect. Quand ils disent qu’il n’y a plus d’or, ce n’est pas ce que nos membres disent. Nous avons fait du développement pendant des années. Alors que nous arrivons à des gisements, on nous retire en disant que la concentration n’est pas assez haute. Ce sont des choses dont nos membres se méfient et dont le syndicat se méfie aussi ».

M. Denault note aussi que le nombre d’employés à la mine Giant passera d’une quarantaine, à environ 70. « Le minerai de la mine Giant est en grande partie payé par le contribuable, à raison d’autour de 300 000 dollars par mois, ce qui rend le minerai très économique ». Rappelons que la compagnie Miramar bénéficie d’une entente avec le ministère des Affaires indiennes et du Nord Canada pour l’entretien au jour le jour des installations qui y sont situées. Rappelons que les employés de la mine Giant ne sont pas couverts pas la même convention collective que celle en vigueur à la mine Con.

Lors des négociations en vue de signer la dernière convention collective, au printemps 2002, le syndicat avaient obtenu plusieurs engagements de la compagnie en matière de mise à pied. Ces dispositions sont basées sur le nombre d’années passées à la mine. « Nous honorerons nos engagements en terme de primes de départ. Nous devrons aussi parler au syndicat et aux gouvernements pour ce que nous voulons », a fait savoir M. Walsh.

De son côté, Fernand Denault devra passer les prochains mois à s’assurer « que la convention collective et ses mesures soient respectées ». Celui-ci indique que certains travailleurs auront à en remplacer d’autres, qui ont aussi des droits. « Je veux voir à ce que justice soit faite de part et d’autre, pour que tout le monde puisse s’en sortir d’une façon honorable et respectable », ajoute-t-il. Du côté des infrastructures présentes sur le terrain de la mine Con, Tony Walsh indique que les obligations de Miramar consistent « à enlever les édifices et restaurer le site ». La compagnie tentera aussi de vendre les recyclables. « Je ne suis pas sûr du temps que ça prendra pour nettoyer le site, mais nous le nettoierons au cours des prochaines années », dit-il.

Au lendemain de l’annonce, le ministre des Ressources, de la Faune et du Développement économique, Jim Antoine, a émis un communiqué dans lequel il désirait espérer que les impacts de cette fermeture pourraient être minimisés. Le gouvernement territorial et ses diverses agences ont entrepris un travail coordonné afin de venir en aide aux employés de la mine. Un comité spécial, composé de ministres et de députés et dirigé par le premier ministre Stephen Kakfwi, a d’ailleurs été mis sur pied afin que chaque ministre prenne les responsabilités qui lui revient dans ce dossier.