L’ouverture d’une usine de taille et de polissage à Yellowknife, par la compagnie de renom Tiffany, fait partie d’une stratégie à long terme visant à connaître la source de la pierre précieuse vendue dans les magasins de l’entreprise à travers le monde, selon le président directeur général de la compagnie, Michael Kowalski. Ce dernier était d’ailleurs présent à Yellowknife, pour l’ouverture officielle de l’usine appelée Laurelton Diamonds.
« L’idée remonte au partenariat établi avec Aber Diamond Corporation, il y a quatre ou cinq ans. Ça nous donnait l’opportunité de connaître la source des diamants bruts qui rencontraient nos normes de qualité. Une fois cette entente en vigueur, il nous semblait logique de tailler et de polir une partie de nos pierres directement ici, dans le Nord », a fait savoir M. Kowalski. Rappelons que Tiffany a procédé à un investissement de 14,7 % dans la compagnie Aber Diamond Corporation, elle-même détentrice de 40 % des parts dans le projet Diavik.
« Avec le temps, nous aimerions clairement établir un plus grand contrôle sur notre chaîne d’approvisionnement de diamants, de manière à ce que l’on puisse surveiller et contrôler véritablement ce qui se passe », poursuit le PDG. Tiffany s’est engagé à acheter un minimum de 50 millions de dollars américains de diamants à Aber sur une base annuelle.
Si bien que lorsque l’usine de Yellowknife fonctionnera à pleine capacité, environ 80 personnes seront en mesure d’y travailler. « Nous avons commencé au mois de septembre dernier avec quatre tailleurs de diamants venus de Tanzanie. Plus de gens viendront nous rejoindre au mois de novembre. Nous avons recours à des gens expérimentés de l’extérieur du pays et sur qui on peut compter pour obtenir le niveau de précision qui est si importante pour notre usine », a expliqué le gérant de l’usine Laurelton, Luc DeSmith.
Ce dernier fait cependant savoir qu’à plus long terme, il a le désir de faire appel à une main d’œuvre locale. « À partir de l’année prochaine, lorsque nos procédures seront bien établies, nous recruterons des gens d’ici, à Yellowknife », de poursuivre M. DeSmith, qui se voit confier le mandat de « garantir que les diamants bruts soient taillés de manière à ce que l’on puisse utiliser ces diamants pour les bijoux de Tiffany ».
Les employés de Yellownife devront d’ailleurs travailler à la mesure de la réputation du géant américain du bijou. « Il sera très important, pour nous, de travailler avec tous les équipements bien équilibrés, parmi les meilleurs que l’on puisse trouver dans le monde. La formation sera donc très importante », explique celui qui aimerait que les compagnies de taille et de polissage de diamants présents à Yellowknife contribuent à démystifier cette industrie auprès de la population.
La présence de Tiffany aux Territoires du Nord-Ouest, par le biais de son usine Laurelton, ne s’arrêtera peut-être pas, d’ailleurs, qu’au traitement du diamant brut. Déjà, Michael Kowalski caresse un projet de collaboration entre la compagnie et les Tlicho et les Inuit. « Il y a une merveilleuse opportunité de créer des collections de bijoux qui sont inspirés ou dérivés des artistes du Nord. On parlerait d’artisanat avec des matériaux locaux avec, en tête de liste, le diamant. Bien entendu, nous espérons aussi procéder à la fabrication dans le Nord. Nous pensons qu’il s’agit d’une excellente opportunité qui doit être étudiée et nous sommes très enthousiastes par rapport à ça », dit Michael Kowalski, qui a profité de sa visite dans le Nord pour remettre un don de 25 000 dollars à la Fondation de l’hôpital Stanton au nom de la compagnie Tiffany.