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le Vendredi 23 janvier 2004 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Économie

Industrie du diamant aux TNO Pas que des mines !

Industrie du diamant aux TNO Pas que des mines !
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La semaine dernière, Statistique Canada rendait publique une étude où l’agence plaçait le Canada au troisième rang de la production mondiale de diamants. Malgré la croissance économique enviable que les mines de diamants apportent au TNO, il ne faut pas négliger, non plus, l’industrie secondaire qui se développe.

Pour la région de Yellowknife, l’ouverture récente de mines de diamants amène aussi de l’eau au moulin en terme de taillage et de polissage de la pierre. Le directeur des projets de diamants pour le ministère des Ressources, de la Faune et du Développement économique, Martin Irving, parle de quatre entreprises de la sorte présentement situées dans la capitale ténoise. Ces entreprises engagent présentement plus d’une centaine de personnes. Lorsqu’elles seront à capacité maximale de production, le nombre de personnes qui y travailleront pourrait dépasser les 200. M. Irving ajoute que bien qu’aucun nouveau projet n’ait officiellement été annoncé, d’autres entreprises étudient la possibilité de s’installer aux TNO.

Le ministère n’a cependant aucune statistique sur la production de ces entreprises, ni sur le pourcentage du total des pierres extraites aux TNO qui y sont traitées. « De notre perspective, les pays qui démontrent le plus d’intérêt pour les diamants taillés et polis aux TNO sont le Canada, les Etats-Unis et, d’une manière grandissante, le Japon », dit M. Irving.

Et à quand une industrie de la joaillerie ? Ça pourrait voir le jour, croit Martin Irving. « Il y a certainement quelques personnes en ville. La compagnie Tiffany a annoncé qu’elle faisait une étude de faisabilité, en association avec quelques groupes autochtones sur les opportunités de joaillerie dans les TNO. Il y a donc du travail qui se fait à ce niveau », de laisser entendre le directeur.

Et le GTNO

Pendant ce temps, au gouvernement territorial, il semble que l’on ne profite pas de cette croissance économique. « Nous n’obtenons pas de revenus provenant des ressources. Nous sommes à préparer le budget dans lequel nous voulons nous occuper des besoins et, en fait, nous payons pour le développement de l’industrie », fait remarquer le ministre des Finances, Floyd Roland.

Ce dernier souligne que des discussions avec le gouvernement fédéral sont toujours en cours pour en arriver à une entente sur les revenus provenant des ressources naturelles. M. Roland espère d’ailleurs que cette entente se rapprochera davantage des conditions des provinces, que de l’entente conclue entre le gouvernement fédéral et le Yukon. « Nous pensons que le type d’accord dont profite le Yukon ne serait pas juste pour les TNO. Pour l’instant, nous visons à sécuriser les engagements politiques à l’effet qu’il y a un réel intérêt à travailler sur les dossiers de la dévolution et du partage des revenus », dit le ministre.

Selon lui, les pertes encourues par le gouvernement territorial, du fait qu’il ne touche aucune part des revenus provenant des ressources, sont de l’ordre de 70 à 100 millions de dollars. Cette année, le déficit du gouvernement territorial se situera dans ces montants-là.

Au cours de sa récente rencontre avec le ministre Pierre Pettigrew, le premier ministre ténois, Joe Handley, a abordé cette question.

« M. Pettigrew a écouté et s’est engagé à en parler avec le premier ministre Martin. Notre grande préoccupation est de recevoir un signal, de la part du gouvernement fédéral, à l’effet qu’il veut poursuivre le dossier avec un agenda serré », d’expliquer M. Handley, qui dit ne pas percevoir de changement de philosophie sur le sujet à Ottawa, malgré le changement de garde au Cabinet.