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le Vendredi 30 avril 2004 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Économie

Tourisme Les francophones invités à visiter les TNO

Tourisme Les francophones invités à visiter les TNO
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Parmi les mandats du Conseil de développement économique des TNO (CDETNO), on retrouve la promotion des TNO parmi les marchés francophones. Pour une première fois, donc, les Territoires du Nord-Ouest ont fait connaître leurs atouts dans des salons touristiques à l’Est de la rivière Outaouais. La responsable du volet tourisme au CDETNO, Karine Massé, s’est donc rendue, au cours des derniers mois, au Salon de chasse et pêche de Québec et à celui du grand air, à Montréal, pour y représenter les TNO.

Selon Mme Massé, les Québécois se sont montrés ouverts à l’idée de considérer les TNO comme une destination pour leurs prochaines vacances estivales. « Les gens étaient surpris que nous soyions là. Ils ne connaissent pas beaucoup les TNO. En fait, nous sommes probablement le moins connu des trois territoires. À Québec, au cours de la première journée, j’ai donné tous mes Guides de l’explorateur et c’était la même chose à Montréal. J’avais également des cartes-réponses sur lesquelles les gens pouvaient donner leurs coordonnées pour recevoir les trousses d’information touristique et c’était la même chose. Je les ai toutes données », dit-elle.

Selon elle, les gens qui se sont rendus au Salon de chasse et pêche qui se tenait du 11 au 14 mars, à Québec, étaient intéressés par la taille légendaire des orignaux ténois. Des questions lui ont aussi été posées sur la chasse au mouflon, au bœuf musqué, ainsi qu’à l’ours polaire, à l’ours noir et au grizzly. « La chasse au caribou n’est pas vraiment une priorité pour les Québécois, puisqu’ils en ont. S’ils veulent organiser un voyage de chasse, ce doit être pour un animal que l’on retrouve peu au Québec. Pour la pêche, les gens sont au courant de nos records du monde et ça les intéresse », dit-elle.

« À Montréal, c’était plus axé sur les activités de plein-air, comme la randonnée pédestre, le vélo, le kayak, le canot et le camping. Les visiteurs demandaient aussi s’il y avaient des endroits où ils pourraient avoir accès à tous les services avec leur véhicule récréatif. Nous savons que le gouvernement territorial vient d’avoir le financement pour développer un nouveau parc, près du lac Long, pour développer ce marché, avec tous les services », poursuit-elle.

Selon elle, le domaine dans lequel il reste du travail à faire, c’est la possibilité d’offrir plus de documentation en français. Le guide de l’explorateur, publié par la Northwest Territories Arctic Toursim (NWTAT), n’est disponible qu’en anglais. « Il y a beaucoup de gens qui m’ont demandé s’il y avait des guides ou de la documentation en français. À l’heure actuelle, le CDETNO travaille, en collaboration avec le Centre des visiteurs, à Yellowknife, et le site Internet a été traduit en français. Pour ce qui est du site de la NWTAT, il n’existe aucune traduction et on aimerait qu’il y en ait une. C’est en pourparler », dit-elle.

La NWTAT a tout de même donné un bon coup de main à Karine Massé, pour ses voyages au Québec. « Ils nous ont fourni du matériel et le kiosque, mais c’est certain que le marché francophone n’est pas leur priorité. Il s’agit en fait des marchés japonais, allemand, américain et de l’Ouest canadien ». Celle-ci espère donc que les marchés francophones seront inclus dans la planification stratégique de quatre ans, présentement en cours d’élaboration.

Pour Brian Desjardins, directeur des communications à la NWTAT, il s’agit d’abord et avant tout d’une question de budget. « Pour l’instant, nous avons moins d’argent que n’importe quelle autre administration ou organisation de mise en marché du tourisme au Canada. Donc, les quelques dollars que nous avons, nous les consacrons à ce que l’on peut se permettre, c’est-à-dire le Guide de l’explorateur en anglais, le guide de chasse et pêche, le site Internet et la publicité dans les marchés desquels viennent le plus grand nombre de visiteurs aux TNO ». Ce dernier espère que le récent engagement des députés de l’Assemblée législative à placer le tourisme parmi les priorités du gouvernement se traduira par un financement accru de son organisme par le ministère des Ressources, de la Faune et du Développement économique.

« Plus nous obtiendrons de l’argent de la part du gouvernement, le mieux ce sera. On discute avec Karine et le CDETNO sur la traduction de notre site Internet en français. Mais cette année, le budget est dirigé vers la traduction du site en allemand et en japonais. Mais pour l’instant, nous n’avons pas l’argent pour nous attaquer à un nouveau marché. Nous nous concentrons donc sur les marchés qui ont fait leurs preuves au point de vue des statistiques », continue M. Desjardins.

De son côté, Karine Massé est convaincue qu’il vaut la peine de tenter sa chance sur les marchés francophones. « Nous estimons qu’il y a huit millions de francophones au Canada. Pour la première approche, nous nous concentrons sur le Québec. D’après ce que j’ai vu lors des deux salons, le touriste québécois est un aventurier. Les Québécois voyagent par la route, sont des chasseurs et des pêcheurs et ils sont des amoureux de la nature. D’ailleurs, la Commission canadienne du tourisme vient de sortir un rapport qui dit que 40 % des gens adeptes du tourisme de plein-air sont originaires du Québec et c’est justement ce que nous avons à offrir aux TNO ».