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le Vendredi 11 juin 2004 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:36 Économie

Perte d’éclat

Perte d’éclat
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Industrie secondaire du diamant Perte d’éclat Le gouvernement territorial doit avoir recours à un séquestre intérimaire pour protéger ses biens dans deux entreprises de taille et de polissage du diamant. Simon Bérubé Alors que l’industrie ténoise du diamant s’implantait, vers la fin des années 1990, le gouvernement territorial avait consenti à garantir les prêts contractés par deux compagnies de taille et de polissage du diamant qui voulaient s’établir à Yellowknife. Or le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest se retrouve maintenant dans une position où la banque lui demande 17,2 millions de dollars pour couvrir la garantie de 9,2 millions de dollars consenti, en 1998, à la compagnie Sirius Diamonds et de 8 millions, consenti en 2000, à Arslanian Cutting Works. Le 4 juin dernier, le gouvernement émettait un avis d’omission aux compagnies par rapport à la Convention d’indemnisation et de garantie entre les compagnies et le gouvernement. Selon le gouvernement, ces compagnies n’auraient pas respecté certains termes de cet accord. Le détail de ces « avis d’omission » ne peut être rendu public. En émettant ces avis, le gouvernement demandait aux compagnies de lui rembourser les 17,2 millions de dollars. Afin de protéger et de préserver la sécurité de ses biens, le gouvernement territorial a demandé à la Cour suprême des TNO de nommer un séquestre intérimaire. En fait, il s’agit d’une personne qui sera responsable de surveiller les biens du gouvernement territorial dans les installations des deux compagnies de taille et de polissage du diamant. Si les compagnies n’ont pas remboursé le gouvernement dans les dix jours suivant l’émission de l’avis, le gouvernement pourra alors prendre les mesures nécessaires à la protection de ses actifs. Si les représentants des compagnies le désirent, ils pourront se présenter devant le juge, à partir du 18 juin, pour discuter des activités du séquestre intérimaire. Selon des représentants gouvernementaux, il semble que le fait que deux compagnies aient à faire face à cette situation en même temps soit le fruit d’une coïncidence. Aux dires du ministre responsable du Secrétariat de la gestion financière des Territoires du Nord-Ouest, Floyd Roland, « il y avait des préoccupations continuelles, mais ce n’était pas avant récemment que nos préoccupations ont été confirmées. En se basant là-dessus, nous avons entrepris ce que nous pensons être l’action appropriée. Les entreprises sont toujours gérées par le propriétaire et le séquestre intérimaire est en place pour protéger les actifs que nous y avons ». De son côté, le ministre des Ressources, de la Faune et du Développement économique, Brendan Bell, explique la situation par le fait que la concurrence internationale, au niveau de l’industrie secondaire du diamant, se fait de plus en plus féroce. « Le monde du diamant change. Certaines entreprises déménagent dans des pays où le coût de la main d’œuvre est moins élevé et il s’agit des défis auxquels nous devons faire face. Mais ce n’est pas insurmontable. Nous supportons toujours l’industrie secondaire du diamant, mais nous voulons nous asseoir et travailler avec les compagnies pour qu’on sorte avec le meilleur modèle d’affaires », de déclarer celui qui croit que d’accorder des garanties aux deux compagnies, à l’époque, était la bonne décision. Mais y a-t-il encore un avenir pour l’industrie secondaire du diamant aux Territoires du Nord-Ouest? « Absolument! », répond le ministre des Ressources, de la Faune et du Développement économique. Selon M. Roland, qui est aussi ministre des Finances, le versement de ces 17,2 millions de dollars à la banque n’était pas planifié au budget. « Nous avons des réserves, mais nous espérons que nous avons sécurisé assez d’actifs pour couvrir une bonne partie du montant. Tout ça n’aura pas d’impact sur les programmes et les services, mais il faudra réviser la manière que l’on traite de la situation », mentionne-t-il. Le ministre Roland veut aussi être clair sur un fait : « Les compagnies de taille et de polissage du diamant sont toujours en place et opèrent toujours et nous espérons qu’elles se présenteront avec une manière d’honorer leurs engagements sur ces garanties et, en fait, peut-être ne rien perdre du tout si elles repaient le gouvernement.