L’AFPC courtise les travailleurs de Diavik Tout juste une semaine s’est écoulée depuis que les travailleurs de BHP sont officiellement devenus membres de l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) et déjà la centrale syndicale basée à Ottawa nourrit de nouvelles ambitions. Batiste W. Foisy « Nous sommes intéressés à représenter les ouvriers et ouvrières de Diavik », a déclaré à L’Aquilon le vice-président exécutif de l’AFPC pour la région du Nord, Jean-François Des Lauriers. Il ajoute que la centrale syndicale qu’il représente souhaite également affilier les travailleurs du lac Snap « et ceux de tous les autres milieux miniers qui vont ouvrir [aux TNO]. » Même s’il précise que les négociations en sont encore « aux stages initiaux », M. Des Lauriers estime qu’un accord pourrait survenir dans un avenir rapproché. « Je ne crois pas que ça va être aussi long et ardu que le processus que nous avons dû suivre avec Ekati [BHP]. Je crois que nous avons déjà des bonnes bases et que nous devrions être capable d’obtenir une certification dans les prochains mois », a-t-il dit. De l’avis du syndicaliste, plus il y aura de mines affiliées à l’AFPC, plus ce sera profitable pour les travailleurs des TNO de ce secteur. « Plus le nombre est important, plus on est fort au point de vue syndical », dit-il. « Nous considérons que tous les ouvriers et ouvrières ont droit à la représentation syndicale, poursuit-il. Dans le milieu minier, c’est vraiment vital que tous les ouvriers aient accès à un syndicat fort en raison de tous les problèmes que l’on peut retrouver au niveau de la santé et de la sécurité [au travail]. C’est un milieu de haute production et nous voulons nous assurer que la production n’a pas priorité sur la santé et la sécurité. » Quant aux travailleurs de BHP fraîchement affiliés à l’AFPC, Jean-François Des Lauriers a des projets pour eux. « Nous voulons aller à la table de négociation pour obtenir une convention collective le plus tôt possible », a-t-il confié à L’Aquilon. Les principaux enjeux des futures négociations seront, selon M. Des Lauriers, la reconnaissance du syndicat par l’employeur, la santé et la sécurité au travail et la discrimination des travailleurs. Sur ce dernier point, le syndicaliste fait état d’un préjugé défavorable qu’aurait BHP envers les travailleurs et travailleuses autochtones. « À cause de plusieurs facteurs socio-économiques et probablement aussi en raison des perceptions que les employeurs ont face aux ouvriers autochtones, affirme-t-il, ces travailleurs se retrouvent souvent dans les postes les moins bien rémunérés et les plus précaires. » Sur cette question, à la tombée du journal, le directeur des ressources humaines de BHP n’avait toujours pas retourner nos appels pour commenter cette déclaration. Du çoté des employés de la fonction publique fédérale, M. Des Lauriers déclare que les négociations en vue du renouvellement de la convention collective en sont encore au point mort. Si les présentes négociations continuent de piétiner, prévient-il, les employés de Parc Canada pourraient entrer en grève au début d’août et les autres employés fédéraux pourraient, eux, se retrouver sur les lignes de piquetage dès septembre. La présidente nationale de l’AFPC, indique-t-il, a contacté le nouveau premier ministre, Paul Martin, afin de le rencontrer dans les plus brefs délais. De son côté, M. Des Lauriers a établi des contacts avec les trois députés du Nord, Larry Bagnell, du Yukon, Ethel Blodin-Andrew, des TNO et Nancy Karetak-Lindell, du Nunavut. Il raconte avoir déjà pu rencontrer Larry Bagnell qui lui a semblé assez réceptif. Il avait aussi parler avec Ethel Blondin-Andrew. Nancy Karetak-Lindell n’avait toujours pas accusé réception des lettres de M. Des Lauriers. Le syndicaliste semble d’ailleurs un peu déçu du peu d’attention que les députés du Nord portent aux revendications employés de la fonction publique. « Ils n’étaient même pas au courant qu’on était à la table de négociation », a-t-il lancé. Est-ce qu’il estime qu’un gouvernement minoritaire sera plus conciliant envers les revendications des employés de la fonction publique ? Jean-François Des Lauriers ne peut pas l’affirmer, mais il admet que cela pourrait jouer en sa faveur. « À chaque fois que les employés du gouvernement fédéral sont allés à la table de négociation, l’employeur s’est croisé les bras parce qu’il a un pouvoir de législation. Il l’a utilisé pratiquement à chaque fois pour imposer des gels de salaires […] ou, si on se retrouvait en situation de grève, pour faire passer des lois spéciales pour nous faire retourner au travail. […] Dans le moment ça va être un petit peu plus difficile parce que [les Libéraux] n’ont pas une majorité. Mais le parti qui est à l’opposition c’est le Parti conservateur qui n’est pas reconnu comme un ami des ouvriers et des ouvrières », a-t-il dit. M. Des Lauriers lance finalement un avertissement aux Libéraux : « Nous voulons leur dire de ne pas attendre au 20 septembre [date possible de la reprise des travaux parlementaire] pour s’occuper de cette situation là. Parce que sinon, ils vont rentrer en chambre devant les piquets de grève. » -30-
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