C’est aujourd’hui, vendredi, que s’amorce la cinquantième édition du Caribou Carnaval de Yellowknife.
« Le carnaval est presque aussi vieux que la ville », constate la présidente du comité organisateur des festivités, Carol Van Tighem. En un demi-siècle, le Caribou Carnaval s’est imposé comme une des principales attractions touristiques des Territoires du Nord-Ouest.
« Ça a commencé avec les trappeurs qui sortaient du bois. Ils allaient en ville se ravitailler à l’arrivée du printemps », raconte Mme Van Tighem. Le 1er avril 1955, une première compétition nationale de traîneau à chiens est organisée à Yellowknife. À cette course se grefferont au fil des ans des concours d’habiletés, question de découvrir lequel des trappeurs était le plus fort.
Cinquante ans plus tard, cet esprit est encore bien vivant au Caribou Carnaval. En plus des indécrottables concours de chiens et de camions laids, il y aura cette année une compétition « d’habits de bois » où tout un chacun est invité à porter sa plus poisseuse chemise de chasse. Il y aura aussi des compétitions d’habiletés qui serviront à déterminer qui se méritera le titre du Roi Caribou. « Transport de billots, compétition de sciage, tours de force, et toutes ces choses. Du brun quoi », résume la présidente. Des démonstrations de jeux traditionnels autochtones comme les hand games dénés et la trampoline inuit, sans oublier bien sûr la course de traîneau à chiens, seront également au programme.
« Je pense que c’est notre identité et nous n’y échapperons pas. La trappe, le fiddle dance, les gens qui sortent des communautés pour se rassembler, tout ça perdure encore. », indique Mme Van Tighem.
Mais depuis l’époque glorieuse de la Ruée vers l’or, les choses ont bien changé dans la capitale des TNO. Yellowknife est une ville moderne, cosmopolite et avide de culture. C’est pourquoi une importante programmation culturelle complète la kyrielle d’événements à saveur plus traditionaliste. Une troupe de théâtre d’Ottawa présentera du « théâtre shakespearien interactif »(!), il y aura de la musique live tout au long du carnaval et les francophones seront représenté comme toujours par la cabane à sucre.
La vraie nouvelle, c’est les gens
« Savez-vous ce qu’est la vraie nouvelle de cette cinquantième édition du Caribou Carnaval ? », chuchote Carol Van Tighem qui sait décidément piquer la curiosité d’un journaliste. « C’est le support incroyable que les gens de Yellowknife y apportent. »
La présidente n’en revient tout simplement pas. Les résidents de Yellowknife s’offrent spontanément pour faire en sorte que cette 50e édition soit mémorable. « . Les gens nous aident sans même que nous les sollicitions. Il nous ont donné cet événement. Carrément ! J’ai été approché par la compagnie de taille et de polissage de diamants Arslanian pour faire une compétition de métier. Ils m’ont dit “Carol, nous voulons le faire, nous voulons l’organiser, nous voulons trouver les prix”. C’est tout à fait fantastique ! »
La même chose s’est produite pour la construction des boîtes de bois utilisées pour la compétition de sculpture sur neige. Sans même qu’on leur demande, la compagnie Nahanni Construction et le 440e escadron de l’armée de l’air se sont portés volontaires et ont construit les boîtes. « Moi, je n’avais jamais vu ça », s’étonne Mme Van Tighem.
Comment expliquer un tel élan de générosité ? Carol Van Tighem n’a qu’une seule hypothèse : « Les gens de Yellowknife adorent leur carnaval. »