Deh cho
Le chef des Premières nations du Deh Cho, Herb Norwegian, a fait une sortie contre les audiences publiques qu’il juge prématurées puisque son groupe n’a toujours pas conclu d’entente sur l’accès à ses terres avec les promoteurs du projet. Norwegian affirme que le Deh Cho est encore loin d’une entente et souhaite que son gouvernement ne soit pas exclu du projet.
En 2004, les Premières nations du Deh Cho avaient intenté une poursuite contre le gouvernement canadien qui remettait en question la légitimité du processus d’évaluation du projet de gazoduc. Or. le Deh Cho avait finalement réglé son différend hors cour et accepté de ne plus poursuivre le gouvernement contre 31 millions de dollars.
Cela n’a toutefois pas changé la position du groupe autochtone dans ses négociations. En novembre dernier Herb Norwegian déclarait qu’il ne laisserait« ni Imperial Oil, ni l’Office nationale de l’énergie, ni le Canada fouler les droits des Premières nations du Deh Cho dans le simple dessein de construire rapidement le gazoduc. ».
Environ 40 % du trajet du pipeline traverse le territoire du Deh Cho, le seul groupe autochtone de la vallée du Mackenzie dont les revendications territoriales n’ont pas encore été réglées avec Ottawa.
Les premières nations du Deh Cho ne sont, par ailleurs, pas le seul groupe autochtone à contester les audiences publiques. Les Déné Tha du nord de l’Alberta ont également déposé une action en justice contre le processus d’évaluation. Leur cause a été entendue la semaine dernière à Edmonton. Le jugement n’a pas encore été rendu.
Sanctuaire
Un des puits de forage initiaux du projet, le puit Niglintak opéré par Shell Canada, sera construit dans un refuge d’oiseaux. Cela inquiète certains présentateurs dont Richard Gordon, un chasseur trappeur inuvialuit né à Aklavik qui a fait une présentation orale aux audiences de l’Office nationale de l’énergie.
« Nous, les Autochtones, nous nous faisons dire qu’on ne peut pas chasser dans certains refuges d’oiseaux parce qu’ils sont protégés par la Loi. Mais cependant une compagnie pétrolière vient s’installer ici et on lui accorde le privilège de se rendre dans ces endroits-là, a-t-il témoigné.
« On nous dit, nous les Autochtones, qu’il ne faut pas déranger la terre – vous savez nos droits de chasse sont révoqués dans ces endroits-là. Alors, vous savez, je trouve ça assez surprenant de constater qu’eux, ils ont le droit. »
« L’argent parle. Le pouvoir parle. Nous, les Autochtones, nous parlons aussi, mais notre voix est couverte par le pouvoir », a poursuivi l’Inuvialuit.
« C’est triste à entendre parce que, à nouveau, nous devons nous battre pour maintenir nos modes de vie traditionnels, notre culture, que nous perpétuons depuis des millénaires. La langue et tout ça, tout change. Et, vous savez , notre propre peuple oubli à nouveau qui nous sommes. »
Taille
Le gazoduc projeté aura une circonférence de 76 centimètres (30 pouces). Or des avocats représentant d’autres compagnies gazières qui ont des intérêts dans la région de la mer de Beaufort se demandent si cette taille sera suffisante pour accommoder un débit suffisant de gaz.
Le Projet gazier du Mackenzie doit avoir un débit de 830 millions de mètres cubes de gaz par jour, mais avec d’autres compagnies tentées d’utiliser le gazoduc pour transporter le gaz provenant d’autres puits que ceux à l’étude ce débit pourrait augmenter.
Questionné par l’avocat du Mackenzie Producer Group, Richard Neufeld, un représentant d’Imperial a affirmé que la compagnie devait connaître les intentions des autres usagers potentiels du gazoduc avant de revoir à la hausse le diamètre du gazoduc.
Randy Ottenbreit d’Imperial a indiqué que les producteurs ne comptaient pas commander les tuyaux avant l’an prochain.
Examen conjoint
Les audiences de la Commission d’examen conjoint qui touchent plus spécifiquement les questions environnementales et sociales débuteront le 17 février à Inuvik.
Il est possible d’obtenir les transcriptions des audiences en anglais en ligne au www.ngps.nt.ca On peut également écouter en direct les audiences de la Commission nationale de l’énergie en appelant au 1-866-323-9094.