Le groupe ténois Ecology North veut qu’un éventuel gazoduc construit dans la vallée du fleuve Mackenzie soit « vert ». C’est à dire « qu’il fasse partie de la solution aux changements climatiques, au lieu d’en être une des sources », aux dires du directeur des programmes de l’organisme, Doug Ritchie.
Selon ce dernier, il ne s’agit pas d’un changement d’opinion de la part de l’organisme environnementaliste. « Nous sommes toujours opposés au projet sous sa forme actuelle. Le concept du gazoduc vert naît d’un certain concours de circonstances qui ferait en sorte que le gazoduc pourrait faire partie de la solution ».
Doug Ritchie explique que, sous sa forme actuelle, le gazoduc proposé serait à l’origine de l’émission de 25 millions de tonnes de gaz à effet de serre supplémentaire par année. « C’est l’équivalent de 5,5 millions de voitures », illustre-t-il.
« Nous proposons que l’on réduise nos émissions de gaz par l’équivalent ailleurs dans le système », poursuit M. Ritchie.
Selon lui, cet objectif pourrait être atteint en protégeant 21 millions d’acres de forêt, en rénovant huit millions de maisons canadiennes pour les rendre plus efficaces, énergétiquement ou en construisant plus de 15 000 éoliennes de un mégawatt en Alberta.
Le tout considérant que le gaz transporté ne servira pas à l’extraction des sables bitumineux du Nord de l’Alberta.
Doug Ritchie a présenté cette proposition lors d’une rencontre informelle des organisations non gouvernementales opposées au projet de gazoduc de la vallée du Mackenzie.
Au cours de cette rencontre, on retrouvait des représentants de la Société pour la nature et les parcs du Canada, du Sierra Club, de Alternative North et de l’Arctic Indigenous Alliance.
Pour le directeur général du Sierra Club, Stephen Hazel, l’idée de faire un gazoduc vert peut aussi être une alternative. « Si le projet de gazoduc devait être construit, on doit s’assurer que le projet n’augmentera pas l’effet de serre et qu’il ne sera pas utilisé pour les sables bitumineux ».
Selon MM. Hazel et Ritchie, l’idée du gazoduc vert devrait être celle promue par le gouvernement territorial.
Cependant, selon le directeur général du Sierra Club, la solution idéale serait que le gazoduc ne soit pas construit du tout. « Nous voulons protéger la dernière grande rivière sauvage de la planète », dit-il.
Office national de l’énergie
Au cours de la dernière semaine, Stephen Hazel a assisté aux travaux de l’Office national de l’énergie. Selon lui, le comité d’audience s’est fait dire que « l’économie du projet est fragile et que plusieurs preuves sont apportées à l’effet que le projet ne sera pas viable ».
« Pendant ce temps, les autres compagnies de gaz naturel ne signent pas pour faire transporter leur gaz dans le gazoduc parce qu’elles considèrent qu’Imperial Oil agit en fier-à-bras », poursuit-il.