En tournée dans les quatre communautés les plus septentrionales des Territoires du Nord-Ouest – Paulatuk, Uluhaktok, Sachs Harbour et Tuktoyaktuk – la Commission d’examen conjoint sur le Projet gazier du Mackenzie a rencontré des orateurs moins craintifs du gazoduc, mais soucieux de ne pas devenir les dindons de la farce du développement.
Une des préoccupations qui a le plus été soulevée, c’est celle de l’accès aux emplois. Plusieurs personnes ont déploré que l’information sur les possibilités de carrière liées à la construction et à l’opération du pipeline ne se rende pas dans leur communauté.
« Nous sommes supposés avoir des brochures sur les possibilités d’emplois, mais je n’ai jamais vu ça. Durant la pause j’ai demandé aux gens autour s’ils avaient vu ces brochures. Personne ne les a vus. Et si les gens qui sont ici [dans cette salle] n’ont pas vu les brochures, il serait très surprenant que les jeunes adultes qui ont besoin de ces emplois les aient vu », a signalé Debbie Gordon-Ruben de Paulatuk.
Plusieurs citoyens ont réclamé que les emplois offerts aux gens des communautés inuvialuites ne soient pas exclusivement réservés aux diplômés du secondaire, car cela empêcherait de facto la plupart des résidents de ces communautés d’en bénéficier. À Paulatuk, a souligné un enseignant de l’école locale, le cours de 12e année n’est offert que depuis l’an dernier.
« C’est pour cela que je viens vous parler aujourd’hui : je veux aider ces jeunes gens à profiter de ces emplois, a poursuivi Mme. Gordon-Ruben. Et pour y arriver, cela doit se faire par de la formation en milieu de travail. Ne leur demandez pas de compléter la 12e année parce que certains d’entre eux n’auront jamais une 12e année ».
Drogue et alcool
À Uluhaktok (Holman), les membres de la Corporation communautaire se sont dits inquiets par la possibilité que le pipeline et l’accroissement de l’activité économique qu’il engendrera facilite l’entrée de drogues et d’alcool dans la communauté.
« Nous nous attendons à ce que le pipeline apporte davantage de drogue et d’alcool dans la région inuvialuite et, par conséquent, que ces drogues soient davantage disponibles dans notre communauté et que cela engendre de nouveaux problèmes sociaux », a déclaré Colin Okheena au nom de la corporation. Il a ajouté que des ressources pour faire face à ces défis devaient être disponibles à Uluhaktok avant la mise en chantier. En ce moment, il n’y a aucun travailleur social à Holman et le seul médecin qui dessert la communauté n’est de passage qu’une fois par mois.
« On n’arrête pas le progrès »
À Sachs Harbour, Lucy Ludak s’est dite très excitée par le projet gazier et estime qu’on devrait en faire la promotion active à l’école. « On ne peut pas empêcher les changements de se produire. On n’arrête pas le progrès même s’il y a toujours un bon et un mauvais côté qui vient avec », a-t-elle dit.
Comme d’habitude Comme dans pratiquement toutes les audiences communautaires, plusieurs présentateurs ont émis des commentaires sur l’impact du projet sur la faune (les caribous en particulier), sur l’importance de minimiser les déchets, sur les possibilités de fuites dans le gazoduc, les changements climatiques et sur le lien important entre la culture des gens et e territoire