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le Vendredi 24 novembre 2006 0:00 Économie

Nat’s ejée k’éh: Les négociations au point mort

Nat’s ejée k’éh: Les négociations au point mort
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Après plus d’un mois de lock-out, les négociations entre les travailleurs du centre de désintoxication Nat’s ejée k’éh et la direction de l’établissement de Hay River sont toujours au point mort.

Les parties ne se sont toujours pas rencontrées et la décision de l’employeur d’embaucher une firme d’avocats albertaine pour se faire représenter fait fulminer le Syndicat des travailleurs et des travailleuses du Nord qui représente les employés du seul centre de désintoxication aux Territoires du Nord-Ouest.

Le 20 novembre, le syndicat a fait une demande d’accès à l’information auprès de la Direction de la santé et des services sociaux du Deh Cho afin de savoir quelle somme l’organisation sans but lucratif a dépensé en frais légaux depuis le début des négociations. « Au lieu d’offrir aux travailleurs un salaire équitable, ils envoient l’argent du contribuable à une équipe d’avocats albertains. Ça n’est sûrement pas bon marché », lance le président du syndicat Todd Parsons.

Le syndicaliste qui réclame que le gouvernement fasse pression pour forcer l’employeur à revenir à la table de négociations estime qu’il est inacceptable que les deniers publics profitent à l’Alberta, alors que l’accès au traitement des toxicomanies n’est plus disponible à l’intérieur du territoire et que les employés ne peuvent pas regagner leur travail. « Ça n’a pas de bon sens. » Sans convention collective renouvelée depuis le 31 mars 2003, les employés de Nat’s ejée k’éh sont en lock-out depuis le 23 octobre. Ils revendiquent des augmentations salariales et des ajustements « mineurs » à la convention collective précédente.

Sous-traitance

La semaine dernière, la coalition de groupes d’intérêts nordiques Alternatives North a suggéré que le centre Nat’s ejée k’éh devrait être administré par le gouvernement des TNO lui-même, plutôt que laissé à un sous-contractant.

« Nous considérons qu’il s’agit d’un service de santé et nous estimons que la santé est mieux administrée dans le domaine public », affirme Ben Macdonald d’Alternatives North. Celui-ci affirme en outre que la possibilité que le centre intègre le giron de l’État territorial a été proposé par le ministre de la Santé et des Services sociaux, Floyd Roland, avant même qu’Alternatives North le propose. Cette information n’a pu être vérifiée avant de mettre sous presse. « Si les employés de Nat’s ejée k’éh relevaient du ministère de la Santé, ils n’auraient pas une convention collective séparée et bénéficieraient du même contrat de travail que les autres employés de la fonction publique », déclare Macdonald.

L’an dernier un autre conflit de travail impliquant un service gouvernemental donné en sous-traitance avait fait l’objet d’un conflit de travail. Il s’agissait cette fois des employés du traversier de Fort Simpson, embauchés par un entrepreneur privé contracté pour opérer le bateau du gouvernement. Le conflit s’était soldé quand le gouvernement a finalement décidé de résilier le contrat du privé et d’assumer lui-même le service en employant les hommes du sous-contractant.

À la lumière de cette expérience et de celle de Nat’s ejée k’éh, Macdonald pense qu’il est temps de revoir les pratiques de sous-traitance du gouvernement des TNO. « Nous pensons qu’il est temps que le gouvernement réévalue ses pratiques en matière d’attribution de contrat pour des services publiques », affirme-t-il. Il estime que des consultations publiques sur cette question sont nécessaires.