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le Vendredi 30 mars 2007 0:00 Économie

Agriculture: Verte et pas mûre

Agriculture: Verte et pas mûre
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Le samedi 24 mars, l’industrie ténoise de l’agriculture se réunissait à Hay River. Une occasion pour ses membres de se tenir au courant des dernières pratiques et innovations dans un domaine peu développé aux Territoires.

Gene Hachey, consultant au développement du ministère de l’Industrie, du Tourisme et de l’Investissement explique durant la première présentation de la journée, que le gouvernement a de l’argent pour subventionner les projets des agriculteurs. Il lance à l’audience : « Nous avons mis au point un plan d’aide au financement pour les fermes individuelles. C’est une initiative des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux permettant aux nouveaux producteurs et à ceux déjà en place, de se doter de subventions d’une ou plusieurs dizaines de milliers de dollars ».

« Pourtant, clame-t-il, personne ne présente de demandes à ces programmes. Il doit y avoir des gens qui veulent produire, mais ils ne savent pas quoi ou comment produire. » Questionné par L’Aquilon, Hachey avoue ne pas savoir pourquoi il ne recense aucune application. « Il est possible pour le territoire d’atteindre une certaine autonomie, bien sûr il y a beaucoup de produits qu’il nous faut importer, mais il est possible de subvenir aux besoins locaux sur plusieurs marchés. Pour cela il faut travailler avec les producteurs, il faut les aider à produire plus et à développer des ententes pour retrouver leurs produits dans les épiceries locales. » plusieurs dizaines de milliers de dollars ».

Mais le maire de Hay River, John Pollard avait déjà tout dit en ouvrant le colloque: « il ne peut y avoir de développement viable de l’agriculture sans la mise en place d’un cadre stratégique territorial, établissant des règles à suivre et des espaces attribuables à cette industrie ». Ce cadre de développement est en place au ministère depuis 2003 déjà, mais se résume aux subventions susmentionnées. En ce début de matinée, une certaine incohérence était palpable entre les besoins des décideurs publics et les ressources disponibles fournies par le gouvernement. plusieurs dizaines de milliers de dollars ».

Alors, sans grandes perspectives en vue, les cultivateurs et les fermiers ont assisté aux différentes interventions leur présentant des activités potentielles d’exploitation aux TNO. Citons la culture de baies sauvages, ressource concentrée en éléments chimiques anti-oxydants fortement recherchés par les compagnies pharmaceutiques; l’utilisation de systèmes d’électrolyse pour traiter l’eau des élevages d’animaux ou simplement celle irrigant les horticultures. Cette méthode permet un contrôle sur la formation de parasite, ce qui entraînerait une réduction significative des pertes sur les productions.

La présentation ciblant le plus les producteurs du Nord était celle de Qianq Zhang de l’université de Winnipeg qui démontrait le potentiel d’un modèle de cette serre, pour étendre la saison de production sous nos latitudes. Un mur vertical isolé sur le côté Nord de la serre, permettrait l’emmagasinage des radiations solaires pénétrant le jour dans la serre. Et une bâche isolante déployée sur le dessus cette serre empêcherait la perte de chaleur restituée par le mur durant la nuit. « Dans ces régions où faire pousser en serre est synonyme de consommation énergétique, cette alternative permet d’augmenter l’écart de température entre l’extérieur et l’intérieur. C’est-à-dire qu’avec des températures approchant les -30° C, la température ambiante de la serre ne descendra pas en dessous de -5°C durant la nuit. Ainsi une consommation normale d’énergie sera nécessaire pour assurer le maintien de la température adéquate. Le jour, même à -20 degrés, les radiations du soleil feront monter la température intérieure au-delà des 20° Celsius. »

Mike Wood de Hay River s’est dit intéressé par cette idée. Il possède déjà des serres, mais seulement pour entretenir ses fleurs l’été qu’il vend à son magasin le Wood Shed. Depuis quelque temps, il veut mettre sur pied un jardin communautaire. Cela lui permettrait d’offrir des pousses assez développées pour les planter au mois de juin et d’impliquer des gens dans la production en serre. Avec des garanties, il est persuadé de pouvoir intéresser des résidents à établir un groupe autonome de jardinage.

L’Association des fermiers des Territoires est une ressource pour les agriculteurs et producteurs ténois depuis 1973. Elle regroupe une cinquantaine de membres qui font pousser des légumes d’Aklavik à Fort Smith.