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le Vendredi 12 octobre 2007 0:00 Économie

Symposium sur l’huile et le gaz à Inuvik « L’industrie et les groupes écologistes doivent travailler ensemble »

Symposium sur l’huile et le gaz à Inuvik « L’industrie et les groupes écologistes doivent travailler ensemble »
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La ville d’Inuvik sera l’hôte, du 22 au 26 octobre, d’un important symposium sur les meilleures pratiques pour le développement de l’industrie de l’huile et du gaz dans le Nord.

On pourrait croire de prime abord que ce colloque, qui regroupera plusieurs intervenants du secteur pétrolier, sera avant tout axé sur l’importance du développement de la ressource, mais quelques participants qu’on retrouve dans le camp des écologistes apportent des nuances.

Silvie Forest, du bureau de l’Ouest de Canards Illimités Canada, est une écologiste de longue date. Pourtant, celle qui fera une présentation sur les impacts potentiels du développement en région de terres inondées ne voit aucune contradiction à sa présence à ce symposium.

Elle considère même sa propre présence comme un signe d’ouverture de la part de l’industrie. « C’est un bon début. Si tu recules de 20 ans, tu n’aurais probablement pas vu d’écologistes à un symposium comme ça. Je pense que nous devons aller de l’avant. Je crois qu’il y a maintenant une plus grande reconnaissance que nous devons travailler ensemble pour faire les choses mieux. Nous allons dans la bonne direction », a-t-elle expliqué.

Le président d’honneur du symposium, John Streicker, professeur au Collège Yukon qui a fait de nombreuses recherches sur les changements climatiques dans le passé, croit que la confrontation entre les groupes environnementaux et l’industrie appartient au passé. Il indique que son discours d’ouverture le 22 octobre ira en ce sens.

« Je vais immédiatement essayer de briser la vieille manière de regarder le dossier. Le développement face à l’environnement… je ne pense plus que ce modèle soit encore bon. Je préfère que nous fassions tous partie du même groupe et des mêmes intérêts. Je voudrais voir un développement qui tient compte de l’environnement et de l’économie et que nous travaillons ensemble. Je crois qu’il n’est plus bon de se battre entre nous », a expliqué M. Streicker.

Une opinion que partage Silvie Forest, qui ajoute que cette conférence sera une belle occasion pour les écologistes et les industriels de partager leurs connaissances. « Un ingénieur n’a pas la même formation qu’un écologiste. Si nous essayons de nous comprendre, par exemple un représentant de l’industrie va m’expliquer pourquoi il veut procéder d’une telle manière pour son gazoduc et que je lui explique le fonctionnement des terres inondées et les niveaux de ruissellement, alors à ce moment, nous pouvons nous parler et trouver la meilleure façon de faire les choses », a-t-elle élaboré.

Un développement inévitable

Mme Forest poursuit que rien n’est parfait dans ce monde et est très consciente que les compagnies pétrolières jouissent d’un pouvoir exceptionnel. « Je ne pense pas que nous puissions arrêter le développement. Je pourrais le vouloir, mais ce ne serait pas possible. Donc, la prochaine chose à faire est de trouver des façons de réduire les impacts et faire moins de dommages à l’environnement », a-t-elle indiqué.

L’écologiste ajoute qu’elle aurait bien pu tout simplement ne pas prendre part au symposium, mais elle croit qu’il est plus important de travailler en partenariat avec l’industrie.

M. Streicker est lui aussi d’avis que le débat n’est pas à savoir s’il faut prôner le développement de l’huile et du gaz ou pas dans le Nord. « Nous pouvons voir la situation avec différentes perspectives. Le point principal pour moi est l’utilisation de chacun de la ressource. Par exemple, la responsabilité repose sur comment l’huile et le gaz sont utilisés et non sur comment l’huile et le gaz sont produits », a-t-il affirmé, en ajoutant qu’il s’agit d’une responsabilité collective.

De nombreuses présentations

Plus d’une soixantaine de présentations seront offertes lors de cette deuxième édition du colloque, organisé conjointement par les gouvernements des TNO et du Yukon. La première édition avait eu lieu à Whitehorse en 2005.

Le symposium est divisé en cinq sujets principaux, soit les meilleures pratiques pour les explorations sismiques terrestres et marines (dont la journée du 23 octobre sera entièrement consacrée), la restauration et la surveillance, le savoir des communautés, la situation de la faune et les outils requis pour la gestion des terres.

La relationniste au gouvernement des TNO, Karin Clark, explique que ce colloque est une occasion inespérée de réunir des intervenants de tous les milieux pour faire un partage d’information. « Ce qu’il y a d’excitant de ce symposium, c’est que ça va amener ensemble des représentants de l’industrie, du gouvernement, des communautés, des Premières Nations et même d’organismes non gouvernementaux », a-t-elle déclaré.

Elle concède qu’aucune des présentations ne portera à proprement dit sur le Projet gazier du MacKenzie, mais précise qu’une visite guidée des installations en lien avec le projet aux alentours d’Inuvik sera offerte à toutes les personnes intéressées lors de la journée de clôture du colloque.