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le Vendredi 2 novembre 2007 0:00 Économie

Développement minier: Une formalité régionale

Développement minier: Une formalité régionale
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À la suite des audiences publiques concernant le projet proposé par la compagnie Tamerlane Venture Inc. pour ré exploiter la mine de Plomb et Zinc de Pine Point qui a eu lieu le 16 octobre dernier à Fort Résolution, plusieurs intervenants ont été satisfaits des allégations fournies par la compagnie.

Située non loin du carrefour reliant les communautés de Hay River, Fort Resolution et Fort Smith, la mine de Pine Point se veut bénéfique pour la région et c’est aussi le point de vue de John Pollard, le maire de Hay River. Ce dernier, présent aux audiences, a commenté en entrevue ce qui motivait son intervention devant le public. « Nous sommes allés là-bas pour affirmer nos impressions sur ce projet. Clairement, je suis allé dire à l’Office d’examen des répercussions environnementales de la vallée du Mackenzie que nous étions en faveur de la réouverture de la mine dans les conditions dans lesquelles la compagnie Tamerlane prévoit l’opérer. En ce qui concerne la ville, notre plus grosse question était le transbordement de matériaux entre les camions et les trains, et nous sommes satisfaits de la façon dont Tamerlane et CN ont projeté de travailler. Bien sûr il faudra assurer un suivi et faire place aux rectifications pour améliorer cette activité, mais pour la ville de Hay River, le projet semble bon au niveau environnemental. Nous pouvons approvisionner les lieux en eau, et gérer leurs égouts et déchets dans nos installations. Nous établirons ce service à un prix en ayant l’assurance qu’aucun déchet ne serait toxique », affirme-t-il.

Le maire de Hay River déclare que si le projet est favorable au secteur de l’emploi, il le sera aussi au niveau économique. En effet, Pine Point utiliserait la même source d’électricité que les quatre villes situées au sud du Grand lac des Esclaves. Il pense qu’avec un autre client sur cette ligne, le coût de l’électricité ne risque pas de s’enflammer dans le futur. « C’est le barrage hydroélectrique de la rivière Taltson qui distribue l’électricité dans notre région, nous pensons que l’arrivée de Tamerlane rend plus viable le projet d’expansion du barrage. Nous pensons vraiment que la réouverture de la mine peut être bénéfique à cette région. Et tout ne sera pas pour le Hub, il y aura des bénéfices pour toutes les communautés. Finalement, nous supportons ce projet dans son cadre régional », achève-t-il.

De nouvelles méthodes

Si le site de la mine est un terrain connu, les techniques d’exploitation que veut développer la compagnie de la Colombie-Britannique sont nouvelles et doivent faire leur preuve. Même si personne encore ne peut assurer de leur rentabilité, ce sont bien ces nouvelles technologies qui permettent au projet d’avancer si aisément à travers l’opinion des intervenants. Le meilleur exemple reste la satisfaction de la Première nation Deninu K’ue de Fort Résolution qui soutient un développement responsable. Tom Unka, le gestionnaire de l’environnement pour cette bande du territoire Akaitcho, relate que leur première préoccupation est l’eau. « L’eau représente notre moyen de subsistance, dit-il. Il semble que l’exploitation de minerais pour ce projet se situe loin du lac et des cours d’eau. Ils veulent utiliser de nouvelles méthodes pour empêcher l’infiltration d’eau dans l’espace de forage. Ainsi, ils ne déplaceraient pas une masse d’eau souterraine aussi importante que ce l’a été avec la mine Cominco des années 60 à 80. Je me souviens de beaucoup de trappeurs qui ont perdu leur territoire de piégeage, car l’eau pompée de l’exploitation à ciel ouvert était reconduite dans la nature se qui endommageait les écosystèmes. L’hiver, les sentiers dans certaines baies de notre territoire étaient impraticables, car la glace était trop faible. Enfin, nous posons beaucoup de questions pour nous assurer que l’impact de leur production est minimal sur l’environnement et la faune. Ils peuvent nous donner toutes les bonnes réponses pour maintenant, mais ils ne peuvent pas répondre pour les changements qui vont s’opérer dans quatre ans. Il faut spécifier que nous travaillons avec cette compagnie pour supporter nos responsabilités au niveau environnemental. Nous ne bénéficions aucunement de ce développement, nous voulons simplement nous assurer qu’ils ne créent pas un désastre ».

Pour conclure, Tom Unka révèle qu’il ne voit pas ce projet avec des dollars dans les yeux. Il revendique qu’il reste encore deux ans de travail pour affiner tous les détails, mais que vu la petite échelle du projet et l’excellent dialogue entretenu avec Tamerlane, il n’envisage pas de mettre du plomb dans l’aile à la réouverture de Pine Point.