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le Jeudi 17 janvier 2008 0:00 Économie

Le secteur privé ouvert aux affaires en français Enquête du CDÉTNO

Le secteur privé ouvert aux affaires en français Enquête du CDÉTNO
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Pendant que le gouvernement territorial continue de se battre devant les tribunaux pour se soustraire de son obligation d’offrir activement des services en français, le secteur privé, lui, semble démontrer un certain intérêt dans ce domaine.

C’est du moins ce qui ressort du Sondage des entreprises ténoises, une enquête maison réalisée par le Conseil de développement économique des Territoires du Nord-Ouest (CDÉTNO), auquel 78 entreprises de différentes régions des TNO ont participé du 22 novembre au 21 décembre 2007.

Les premiers résultats, dévoilés le 15 janvier et qui portent sur la langue, démontrent qu’une entreprise ténoise sur quatre offre une forme ou l’autre de service en français auprès de sa clientèle. De plus, parmi les autres répondants qui n’offraient pas un tel service, 29 % se sont dits « intéressées » ou « peut-être intéressées » à le faire dans le futur.

« C’est très encourageant, a déclaré le président du CDÉTNO, Simon Lamoureux. On voit qu’il y a un intérêt réel du secteur privé pour desservir les francophones, et ce, malgré qu’il n’existe aucune obligation légale de le faire, ni d’incitatif fiscal pour l’encourager », a-t-il poursuivi.

« Nous avions une série de services possibles énumérés dans le sondage comme l’accueil et le service à la clientèle en général, la publicité, le Web, l’affichage ou la documentation », explique Batiste Foisy, celui qui a mené cette enquête pour le compte du CDÉTNO. C’est donc pas moins de 25 % des entreprises interrogées qui ont dit offrir au moins un de ses services en français.

« Le service qui semble être généralement le plus offert en français, ou bilingue, c’est la documentation. Ça peut-être par exemple publier un menu, une carte d’affaires ou une brochure », a-t-il précisé.

Autre élément intéressant, note M. Foisy, concernant les résultats d’une autre question du sondage portant sur la fréquence, c’est que près de 40 % des répondants ont dit offrir en réalité au moins de temps en temps un service en français. Dans cette proportion, on retrouve des entreprises qui ne se prétendent pourtant pas bilingues.

« Même si, officiellement, ils n’offrent pas le service en français, dans les faits, ils se rendent bien compte que ça peut se produire. S’il y avait une conclusion à faire pour le client, c’est d’essayer de demander [d’être servi en français]. Tout d’un coup, ils vont peut-être avoir quelqu’un sur place qui va être capable de vous aider dans votre langue », a-t-il expliqué.

Le Sondage des entreprises ténoises du CDÉTNO ne se concentrait pas exclusivement sur la langue, mais aussi sur d’autres réalités des entreprises des TNO comme les secteurs d’activité, la dimension internationale ou leurs besoins, notamment sur le plan de la formation et de l’employabilité. Les résultats sur ces autres aspects devraient être divulgués ultérieurement

L’enquête s’inscrit dans le projet de recherche sur le Profil socio-économique des TNO sur lequel le Conseil travaille présentement.

Autres faits saillants sur la langue

  • 20 % des entreprises sondées emploient du personnel bilingue à la réception.
  • 11 % des entreprises sondées déclarent « le français et l’anglais » comme langue de travail de leur entreprise.
  • Ce sont dans les secteurs du tourisme, de la vente et des services que l’on retrouve le plus d’entreprises offrant des services en français.
  • Environ une entreprise sur cinq offre des services dans une langue autre que le français ou l’anglais. Parmi les autres langues de services les plus cités, on retrouve, dans cet ordre, l’esclave, le tagalog, le japonais, et le tlicho.