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le Vendredi 28 mars 2008 0:00 Économie

Tourisme aux TNO: Le monde à Paris

Tourisme aux TNO: Le monde à Paris
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Si beaucoup de Français rêvent de grands espaces et de traîneaux à chiens, il faut encore les convaincre de venir prendre leurs vacances dans nos contrées éloignées et peu publicisées. C’est le défi qu’a relevé Réjean LeFort, le directeur du tourisme au Conseil de développement économique des Territoires du Nord-Ouest (CDÉTNO), en participant au salon international du tourisme à Paris qui permettait pour la première fois aux exposants, aux professionnels et au grand public de réunir une offre plus large et plus complète sous un seul rendez-vous en France.

Réjean LeFort s’est dit satisfait de son intervention auprès des Français. Pour lui il fallait faire bonne figure pour présenter les TNO au sein des trois territoires du Nord canadien. « C’était une véritable compétition contre le monde pour attirer les Français », a-t-il commenté à son retour. D’après le représentant du CDÉTNO, il y avait énormément de kiosques provenant du monde entier, avec des pays européens comme l’Italie, l’Espagne et la Grèce qui n’ont lésiné sur aucun moyen pour séduire les Français. Associés à la Commission canadienne du tourisme, les TNO faisaient équipe avec les territoires du Yukon et du Nunavut pour représenter le Nord canadien parmi le grand kiosque d’Espace Canada qui comprenait notamment les provinces de l’Alberta, du Québec et du Nouveau-Brunswick.

« Beaucoup de gens venaient nous voir! Les deux premiers jours, alors que le salon était réservé aux professionnels, c’est moi qui allais rencontrer les gens pour leur expliquer les avantages des TNO. Durant la fin de semaine, mon travail était plus dirigé vers l’accueil alors que les consommateurs visitaient les différents kiosques », a-t-il expliqué.

Si les vastes étendues blanches et les aurores boréales sont bien ancrées dans l’esprit des Français quand on leur parle du Grand Nord canadien, ils ne connaissent que très peu les différences entre les trois territoires, leurs cultures et leurs saisons. « Je devais constamment montrer une carte pour que les gens visualisent bien que les TNO étaient un territoire différent du Nunavut et du Yukon. Ils étaient surpris quand je leur parlais du temps clément et de la clarté des mois d’été. Il fallait que je leur vende un rêve, mais pas essentiellement hivernal, car beaucoup sont très réticents au froid », a déclaré celui qui effectuait par la même occasion sa première visite à Paris.

La langue n’a pas semblé prendre une place déterminante dans l’intérêt des destinations des Français. D’après M. LeFort, la dominance de la langue anglaise ne constituait pas une barrière pour les vacanciers en quête d’aventures nordiques.

Le directeur du tourisme a été mandaté par le Conseil de développement économique des TNO après une étude de faisabilité conduite l’an dernier. Outre quelques membres du CDÉTNO dont les services sont dirigés vers le tourisme, c’est l’ensemble de l’économie touristique territoriale qui pouvait bénéficier de cette initiative. M. LeFort pense avoir établi, lors de son voyage, trois contacts sérieux parmi une quinzaine qui avait du potentiel. « Ce serait insensé de croire que tout va se passer dans la prochaine année. Nous visons deux ou trois ans avant d’avoir des résultats tangibles. Il faut prouver qu’on est sérieux et qu’on réussisse à concrétiser quelques projets avant d’avoir d’autres retombées. » Pourtant, une chose qui pourrait favoriser rapidement la cause des TNO, c’est le nouveau vol Paris-Calgary, qui sera mis en place par Air Transat. Beaucoup moins long sans les escales de Toronto ou de Montréal, le prix du voyage outre-mer pourrait bien baisser avec ce nouveau vol nolisé. Le voyage Yellowknife-Paris tourne actuellement autour des 2000 dollars.